«Ansar Achariaâ doit être soutenu au lieu d’être pourchassé et poursuivi», selon Abderraouf Ayadi

«Ansar Achariaâ doit être soutenu au lieu d’être pourchassé et poursuivi», selon Abderraouf Ayadi
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Pour la première fois depuis sa participation, le 17 décembre, au sit-in de la Kasbah, Abderraouf Ayadi s’est enfin manifesté pour expliquer son attitude et se justifier. L’occasion lui a été donnée suite à son invitation, aujourd’hui, par Radio Shems FM où il a livré un entretien. Pour se défendre face aux critiques qui lui ont été faites, il a attaqué sans ménagement toute la classe politique et une bonne partie de la société civile. Fidèle à ses habitudes, il a fustigé tout le monde et en particulier l’opposition, cette dernière s’étant indignée de voir un membre de l’ANC se joindre à des organisations et des tendances qui ne croient ni en la République et l’Etat, ni en la Constitution et le Droit positif. Ils lui reprochent le fait de mettre en crise la révolution en s’alignant sur des agendas dictés de l’extérieur et en empruntant à la dictature ses règles de conduite. Selon Abderraouf Ayadi, les partis de l’opposition et ceux qui sont dans leur sillage cherchent à torpiller l’édifice révolutionnaire. Il a ajouté que ces derniers qui se déclarent de l’opposition démocratique remettent en cause les institutions légitimes issues des élections du 23 octobre et ont imposé un processus parallèle qui s’est dénoué par la neutralisation de l’organisation provisoire des pouvoirs décidée par les élus du peuple. Il les a accusés d’avoir été dans le giron du RCD, d’avoir accepté de faire partie des ornements de la dictature et d’avoir offert leurs services à Ben Ali durant le dernier quart d’heure qui a précédé sa fuite. Pour illustrer ses accusations, il a rappelé la candidature d’Ahmed Nejid Chebbi et Ahmed Brahim aux élections présidentielles organisées sous Ben Ali et a réaffirmé la nomination de Samir Taieb à la tête du consulat de Rome. Par rapport à sa participation à la Kasbah IV à côté d’organisations islamistes et des ligues de protection de la révolution et des autres membres du collectif formant le Comité de soutien à la révolution, Abderraouf Ayadi a indiqué qu’il s’est présenté sur les lieux pour commémorer le déclenchement de la révolution de la dignité, déplorant le boycott par la classe politique de cet événement historique. Pourquoi il ne s’est pas déplacé à Sidi Bouzid qui a donné le coup d’envoi à la révolution ? A cette question, sa réponse a été évasive. Abderraouf Ayadi a ajouté que la manifestation, autorisée par le ministère de l’Intérieur, s’est déroulée sans incident et dans le respect total de la loi, excepté le brandissement par certains participants des drapeaux noirs et blancs d’Ansar Achariâa. Suite à cet incident, il a indiqué que ses partisans se sont retirés mais lui a préféré rester pour prononcer son discours. Dans ce discours, il a insisté sur l’illégalité de la classification de l’association Ansar Achariâa dans la catégorie des organisations terroristes. D’après Abderraouf Ayadi, le gouvernement n’est pas compétent pour prendre une telle décision qui est du seul ressort des autorités judiciaires. Il considère que la décision est illégale alors que rien dans la loi ne lui donne raison. L’invité poursuit que Ansar Achariâa comprend des cellules de prédications qui assurent des activités sociales en faveur des démunis et apportent de l’aide aux populations sinistrées durant les catastrophes naturelles. Ces dernières doivent être soutenues et encouragées par les autorités au lieu d’être pourchassées et poursuivies. Quant aux dangers annoncés, il pense qu’ils ont été amplifiés par les médias et certaines parties qui veulent reconduire la politique de la dictature à l’encontre d’une frange de la population. D’après lui, le dialogue qu’il propose avec Ansar Achariaa favorise la réconciliation et la préservation de l’indépendance du pays alors que la solution sécuritaire ouvre la voie aux interventions hégémoniques et à la guerre civile et coûte très chère à la collectivité.



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