Quarante otages tunisiens contre trois prisonniers libyens - Et après, quels scénarios pour demain ?

Quarante otages tunisiens contre trois prisonniers libyens - Et après, quels scénarios pour demain ?
National
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Quarante Tunisiens ont été pris en otage lundi puis libérés mardi en Libye. Selon l'agence Tap citant une source tunisienne, cette prise d'otages est le fait d'un groupe armé qui revendiquait la libération de trois Libyens arrêtés en Tunisie pour des raisons sécuritaires. Des négociations ont eu lieu hier et lundi entre des responsables gouvernementaux et sécuritaires tunisiens et libyens et ont abouti aussi bien à la libération des otages tunisiens que des Libyens gardés à vue en Tunisie. Maintenant plusieurs questions se posent : 1. Qui a négocié pour la Tunisie, avec qui et selon quel mandat? 2. Cette fois-ci, les autorités tunisiennes ont été obligées de marchander la libération de nos ressortissants qui, selon l'agence Tap et les médias publics, n'ont subi aucune violence autre que verbale. Qu'en sera-t-il dans le cas plausible d'autres prises d'otages émanant d'éléments libyens plus violents? 3. Venons-nous d'ouvrir une nouvelle boite de Pandore? En effet, il semble que le contexte libyen se prête à toutes les dérives. Dès lors, cette solution discrètement marchandée entre Tunisiens et Libyens va-t-elle faire "jurisprudence"? Risquons-nous de voir de nouvelles prises d'otages qui considéreraient comme acquis que les Tunisiens négocient? 4. Que se passerait-il si des radicaux libyens agissant en connivence avec les radicaux tunisiens installés en Libye prenaient de nouveaux otages et revendiquaient la libération de jihadistes tunisiens emprisonnés en Tunisie? 5. Cette prise d'otages aurait-elle donc valeur de test? S'agissait-il de jauger les autorités tunisiennes tout en ayant à l'esprit d'autres projets terroristes? Toutes ces questions légitimes (et d'autres encore ayant trait aux liens avérés entre islamistes tunisiens et libyens) ne peuvent que se poser. Pour l'heure, il convient de saluer le travail des autorités tunisiennes qui ont su éviter une crise. En même temps, il est nécessaire de s'assurer que toutes les précautions ont été prises afin que ne s'ouvre pas un cycle de chantage aux otages dans lequel la Tunisie à tout à perdre.



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