Proposition de Conseil d’Etat supérieur : Essebsi favorable, Ennahdha se dérobe

Proposition de Conseil d’Etat supérieur : Essebsi favorable, Ennahdha se dérobe
National
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Dans un entretien exclusif qu’il a accordé ce soir à Nessma TV, Beji Caied Essebsi s’est déclaré favorable à la création d’un conseil d’État supérieur qui serait chargé de contrôler l’activité du prochain gouvernement, et ce, dans une allusion à une proposition avancée, il y a deux jours, par Rachid Sfar, ancien premier ministre sous Bourguiba. D’après Caied Essebsi, cette proposition vise à contrecarrer les manœuvres bloquantes pouvant provenir de la majorité des députés ou de la présidence de la république en cas de refus du futur premier ministre qui leur sera présenté par les parrains du dialogue national. En effet, selon l’organisation provisoire des pouvoirs, la décision de nomination du Président du gouvernement revient au président de la République et à l’ANC. Caid Essebi a assuré les Tunisiens que le consensus sur le prochain premier ministre ne tardera pas à voir le jour et que les partis politiques qui participent au dialogue national ont compris que la concertation requiert l’adhésion à la tendance prédominante et l’adoption de l’avis de la majorité et non le campement sur des positions figées. Il a expliqué que Nidaa Tounes qui a été toujours du côté de la majorité ne s’est pas opposé à la candidature de Jalloul Ayed et n’a jamais imposé son candidat. Tout en étant certain que le consensus sur le futur prochain ministre ne risque pas de poser problème, il craint la réaction de l’ANC dont plus de la moitié des députés ont signé une pétition appelant à la candidature de Ahmed Mestiri et celle du Président de la République qui a refusé la candidature de Abdelkrim Zbidi malgré l’unanimité exprimée par les participants au dialogue. Selon Essebsi, la création d’un conseil d’État supérieur pourrait contourner ces éventuels obstacles en lui confiant la mission de superviser l’activité gouvernementale moyennant des réajustements au niveau de la loi sur l’organisation provisoire des pouvoirs. De cette façon, le rôle de l’ANC sera réduit à l’élaboration de la constitution et l’organisation des prochaines élections et celui du Président de la République sera simplement formel. Selon la journaliste qui a conduit cet entretien, des informations non confirmées font état de l’accord de Cheikh Rached Ghannouchi quant à la création d’un conseil d’État supérieur qui regrouperait à côté des représentants des organisations nationales ( UGTT, UTICA …), les leaders des principaux partis de la place en l’occurrence le Président d’Ennahdha et le Président de Nidaa Tounes. Ce scénario a été présenté par la journaliste comme étant la résultante d’une transaction entre les deux. Caied Essebsi, tout en réfutant cette accusation, a considéré que l’idée est la meilleure solution pour débloquer la situation dans un contexte de cessation de payement et d’échec généralisé. Réagissant à chaud, le Bureau de la Présidence d’Ennahdha vient de faire paraître sur sa page officielle un démenti considérant que ce qui a été imputé à Cheikh Rached Ghannouchi est faux et que le mouvement reste engagé par les résolutions du dialogue national et les dispositions de la feuille de route initiée par le Quartet . Le message n’étant pas explicite, on est tenté de dire que le mouvement n’est pas disposé à accepter l’idée de création d’un Conseil d’État supérieur.



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