"Les ligues de protection de la révolution sont une organisation terroriste", Houcine Abbassi

"Les ligues de protection de la révolution sont une organisation terroriste",  Houcine Abbassi
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Dans un discours qu’il a prononcé ce matin (1er décembre), à Rades à l’occasion de la commémoration de l’assassinat du Leader Syndicaliste, Farhat Hached, Houcine Abbassi, Secrétaire Général de l’UGTT a appelé à la dissolution des ligues de protection de la révolution (LPR) qui représentent, selon lui, une organisation terroriste. Il a précisé que le fait qu’elles ne se soient pas manifestées ces derniers temps n’est pas rassurant pour la sécurité du pays puisqu’à tout moment elles peuvent reprendre leurs activités marquées par la violence et la menace contre la société civile. Ces propos ne traduisent pas seulement une opinion partagée par la majorité de la classe politique et les membres de la société civile, ni un jugement de valeur sur une organisation qui a largement contribué à la prolifération de la violence en Tunisie. Ils reflètent une réaction à l’attaque du siège de l’UGTT, il y a une année, par des éléments appartenant aux comités de protection de la révolution.

Au demeurant, la qualification attribuée par Houcine Abbassi à ces comités correspond à la définition du terrorisme fournie dans l’article 4 de la loi du 10 décembre 2003 relative à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent. En vertu de cet article, l’activité terroriste est celle qui consiste à semer la terreur parmi la population, porter atteinte à la sécurité des personnes, mettre en danger la vie des gens et ce, quel qu’en soit le mobile.

Par rapport à cette définition, les activités des LPR qui se sont attaquées aux militants et militantes des partis de l’opposition démocrate, ont lynché à mort Lotfi Nagdh, agressé des syndicalistes et saccagé leurs locaux, menacé de mort des leaders politiques et soutenu les islamistes radicaux dans leur discours et actions terroristes, constituent bel et bien des activités terroristes qui visent à semer la terreur parmi la population.

Les LPR qui ont mobilisé des jeunes, les ont endoctrinés ou leur ont accordé des avances et ont mis à leur disposition les moyens pour perpétrer leurs actes, sont bel et bien une organisation terroriste au sens de la définition susvisée.

Il est à souligner que Houcine Abbassi n’est pas le seul à avoir insisté sur la dissolution de ces ligues. Une bonne partie de la classe politique, les représentants de la société civile et tout dernièrement les syndicats des forces de sécurité, ont lancé le même appel. Mais il est le premier à les avoir officiellement qualifiés d’organisation terroriste ; ce qui justifie l’application de la loi du 10 décembre 2003 dans ses dispositions relatives aux poursuites des personnes impliquées et aux peines encourues.

En ce qui concerne les poursuites, leur déclenchement est du ressort des officiers de la police judiciaire et des représentants du ministère Public. Elles s’étendent à tous ceux qui exécutent les actes terroristes, leurs commanditaires et ceux qui les soutiennent d’une façon ou d’une autre. Pour ce qui concerne les peines encourues, elles peuvent aller jusqu’à 20 ans de prison en fonction de la gravité des actes commis.

En s’en tenant à la qualification attribuée aux LPR par Houcine Abbassi qui les a considérées comme étant une organisation terroriste, la solution pour faire face au danger qu’elles présentent ne peut pas se réduire à l’intervention du gouvernement pour les dissoudre ni dépendre du bon vouloir de l’Exécutif pour protéger la société. Elle nécessite tout simplement la mise en œuvre des actions et mesures prévues dans le cadre de la loi anti-terroriste.




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