Le dossier du terrorisme a été raté et négligé par la Troika, selon Béji Caïd Essebsi

Le dossier du terrorisme a été raté et négligé par la Troika, selon Béji Caïd Essebsi
National
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Le président de Nidaa Tounes, Béji Caïd Essebsi a accordé, ce soir, une interview à la première chaîne nationale Watania 1. Interview au cours de laquelle il a notamment critiqué le manque de compétence et le laxisme du gouvernement face au terrorisme. En contrepartie, il a valorisé les efforts des forces de l'ordre et de l'armée ces derniers temps. En abordant la question du terrorisme, l'ancien Premier ministre a mis la responsabilité sur le mufti de la République et sa position par rapport à l’ancien président Habib Bourguiba, le mufti imputant au Combattant Suprême la menace terroriste. Il a indiqué, à ce propos, que le jeune adolescent de 18 ans qui a tenté de faire exploser le Mausolée de Bourguiba à Monastir, était certainement influencé par les récentes déclarations du nouveau Mufti de la république. Il a également pointé de doigt les imams qui œuvrent pour le recrutement des jeunes dans les cellules djihadistes et en Syrie. En réponse à une question sur la manière adéquate pour lutter contre le terrorisme, l'ancien premier ministre juge qu'il faut mettre en place une stratégie globale qui tient en compte l'aspect sécuritaire et le développement des régions intérieur. Ce dossier a été raté et négligé par les gouvernements de la Troika, a-t-il dit. Il a ajouté que la mise à la retraite de l'appareil de renseignements par Farhat Rajhi, à l’époque où ce dernier était ministre de l’Intérieur fut une grave erreur. La pression populaire et de plusieurs acteurs politiques dont la gauche ont poussé à prendre cette mesure, a-t-il précisé. Béji Caïd Essebsi a aussi écarté l'implication de pays étrangers dans le terrorisme en Tunisie. Concernant le dialogue national, Béji Caïd Essebsi a appelé tous les participants à faire des concessions afin d'avancer. Réussir le dialogue national et la tenue d'élections est, en effet, la responsabilité de tous les Tunisiens. L'organisation d'élections semble impossible dans cette atmosphère de terrorisme. Béji Caïd Essebsi a révélé qu'Ennahdha veut finir la Constitution en trois semaines au lieu de quatre. Il a confirmé qu'il dialogue avec le parti Ennahdha et son leader Rached Ghannouchi refusant d'entrer dans les détails. Concernant la course au poste de Premier ministre, Caïd Essebsi estime que les trois candidats Mohamed Ennaceur, Mustapha Kamel Nabli et Jalloul Ayed sont compétents. Une compétence qui faisait défaut aux anciens gouvernements de Jebali et Laarayedh, estimant que la prison n'apprend pas à diriger un pays. Béji Caïd Essebsi a d’ailleurs reproché à Ennahdha avait œuvré pour une majorité et une opposition au moment le pays avait besoin d'un large consensus pour la constitution. Béji Caïd Essebsi semblait finalement, confiant et optimiste quant à l'évolution des négociations du dialogue national qui constitue une fierté pour la Tunisie et une source d'admiration de l'étranger. Il espère que le scénario égyptien sera évité en Tunisie qui reste le seul pays capable de réussir son printemps "arabe". Il n'y a pas de "printemps arabe", mais un début de "printemps tunisien", a-t-il dit. Concernant Nidaa Tounes, Béji Caïd Essebsi a nié tout conflit au sein de son parti rappelant que Nidaa Tounes est né pour faire l'équilibre avec Ennahdha et le Front Populaire sur la scène politique. Confirmant la présence de Mohamed Ghariani à ses côtés en tant que, il a également affirmé que Nidaa Tounes n’avait pas encore choisi son prochain candidat pour les élections présidentielles. Rappelons que Béji Caïd Essebsi avait annoncé, il y a quelques semaines son intention de se porter candidat au Palais de Carthage.



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