Le billet de Hatem Bourial - Ghannouchi, Attig et consorts devraient demander pardon à la Tunisie

Le billet de Hatem Bourial - Ghannouchi, Attig et consorts devraient demander pardon à la Tunisie
Chroniques
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Que ce soit au Kef ou bien à Sidi Bouzid, lors des funérailles des gardes nationaux, tombés au champ d'honneur, des slogans s'en prenant à Ennahdha et à ses connivences avérées avec les mouvances salafistes violentes ont été entendus. La colère a pris une tournure plus brutale au Kef, puisque les locaux d'Ennahdha y ont été incendiés. A Tunis aussi, la colère était perceptible et des voix de plus en plus nombreuses - et pas seulement parmi les activistes - désignaient Ennahdha comme responsable moral de ces massacres qui se succèdent. Car, avec plus d'une dizaine de morts en une semaine, à l'échelle de la Tunisie, on peut parler de massacre, et même d'une hécatombe dans les rangs des forces de l'ordre alors que l'armée paie un lourd tribut au Chaambi. L'opinion publique est véritablement à cran et les accusations, sans preuves patentes, pleuvent sur le parti islamiste qui, pour sa part, appelle ses partisans à manifester contre le terrorisme. A notre humble avis, le président d'Ennahdha a vu, depuis longue date, sa responsabilité engagée à cause de ses propos compréhensifs à l'égard de certaines mouvances terroristes. Ghannouchi aurait-il oublié "ses enfants" ? Et Sahbi Attig aurait-il oublié ses "bains de sang" ? Et Laarayedh Junior ses propos haineux ? Ennahdha a bien entendu pleinement le droit de manifester. Toutefois, il existe ici comme un hiatus entre les mots et les idées, les positions et les actes, les discours des faucons et le silence des colombes. Le simple citoyen que je suis se demande pourquoi Ghannouchi, Attig et consorts n'implorent pas le pardon de la Tunisie pour leurs propos déplacés, pour leurs silences coupables et toutes ces attitudes qui ont fait le lit du terrorisme dont ils sont les bénéficiaires politiques objectifs ? Car ce parti qui appelle à manifester est bien celui qui a minimisé voire ignoré les camps salafistes au Chaambi. Ennahdha n'a également pas bronché quand les fondamentalistes de son aile dure ont bafoué le drapeau national et hissé les couleurs noires du jihad. Du bout des lèvres, quelques condamnations ont parfois été chuchotées et aujourd'hui, ce parti appelle a manifester contre le terrorisme ! Indigne récupération et stratégie de faussaires ! Ceux qui ont fait clairement l'apologie de la violence se mobilisent contre le monstre auquel ils ont contribué à donner naissance. La Tunisie n'a pas fini de souffrir et perdre son éthique à cause de ces maîtres du double langage, ces experts de la duplicité et ces loups déguisés en démocrates. Car ce n'est pas parce que les nahdhaouis se sont opposés à Ben Ali que cela fait d'eux des démocrates. Au contraire, jour après jour, ils démontrent que leur projet est bien totalitaire et qu'il se nourrira du sang des Tunisiens.



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