Sous l’œil vigilant d’un impressionnant dispositif de sécurité déployé sur l’Avenue Habib Bourguiba, les manifestants répondant à l’appel du Front du Salut National, ont afflué et continuent d’affluer vers le Théâtre municipal, où un rassemblement monstre s’est formé depuis midi pour appeler à la démission du gouvernement 2 ans après les élections du 23 octobre 2011.
Au début timide avec l’arrivée de quelques lycéens, ce rassemblement est vite devenu gigantesque. L’avenue principale mais aussi les rues adjacentes ont été envahies pacifiquement par des milliers de citoyens.
A 13H00, un haut gradé du ministère de l’Intérieur, présent sur les lieux, nous a annoncé le nombre de 7000 manifestants. Une foule dont les rangs ne cessent de grossir de minute en minute en attendant le départ d’une marche vers la Kasbah où Ali Laarayedh doit tenir une conférence de presse pour annoncer des décisions.
D’ailleurs, et selon de nombreux spécialistes, le choix de 14H00 n’est pas anodin. L’horaire de la conférence de presse en question a été fixé suivant l’évolution de la manifestation du Front du Salut National. La réussite de ce rassemblement aura un impact direct sur ce que va déclarer le Premier ministre dans le sens où il pourrait clairement annoncer le départ de son équipe. Un flop lui donnerait une chance supplémentaire de rester vague…
Entre le ministère de l’Intérieur et le Théâtre municipal, espace réservé au Front du Salut National pour manifester, les slogans hostiles au gouvernement n’ont cessé de fuser, les portraits des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi ont été brandis et des messages de soutien aux forces de l’ordre et à l’Armée ont été scandés.
La manifestation se déroule sans accrocs, les forces de l’ordre étant présentes en masse alors qu’on craignait des débordements entre partisans du Front du Salut National et membres des Ligues de protection de la Révolution, cantonnés, quant à eux, de l’horloge au pont de la République sur l’Avenue Habib Bourguiba.
Enfin, signalons, que les Ligues de protection de la révolution, timidement présentes, ont finalement décidé de se retirer définitivement de l'Avenue Habib Bourguiba et d’annuler leur manif. Raison invoquée : l'interpellation de deux de leurs membres ayant tenté de passer du côté du Front. Les LPR, quant à elles, invoquent des provocations venues de l’autre bord !
