Ahmed Souab, suite à l’agression de son fils : «une campagne me vise personnellement de la part des LPR»

Ahmed Souab, suite à l’agression de son fils : «une campagne me vise personnellement de la part des LPR»
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La violence politique gagne en espace et en victimes, dans cette «intermède» de liberté d'expression et de presse, dont la Troïka ne manque jamais de se prévaloir, comme étant un des acquis du peuple, et qu'elle a su magnifiquement préserver. Célèbre pour ses prises de positions qui mettent à mal la conception étroite et nettement rétrograde, si ce n'est inexistante, qu'ont les «Légitimistes» quant à l'indépendance et l'impartialité du pouvoir juridictionnel, Ahmed Souab, juge administratif et un des fondateurs de l'Union des magistrats administratifs (syndicat), a été attaqué dans sa propre chair. Son fils, Saeb Souab, étudiant en master à la Faculté des sciences juridiques et politiques de Tunis, a été violemment agressé hier par un individu, sympathisant de la mouvance religieuse extrémiste, sur fond d'accusation usuelle de «mécréance». Voici leur témoignage recueilli par Webdo : Saeb Souab : «Il m'a accusé d'être un mécréant» «Cet individu avait des motivations bizarres. Il était très déterminé. Il m'a tout d'abord accusé d'être un mécréant. Il m'a surpris, ensuite, d'une gifle suivie d'un coup de poing et m'a dit ''ça c'est pour toi et ton père''. Cette agression m'a provoqué des dégâts au niveau du nez. Il n'y a pas de volonté politique pour maîtriser ce genre d'individus qui ont un palmarès assez garni dans la violence», nous a déclaré Saeb Souab, quelques heures après l'agression. «Je tiens à remercier mes amis de l'UGET pour leur soutien et nous devons être présents [aujourd'hui], à la manifestation, afin de défendre nos libertés politiques et universitaires, ajoute-t-il. Ce gouvernement n'a rien fait pour endiguer ces phénomènes de violence. Pire encore, la volonté politique manque réellement. Et comme nous avait avertit le martyr Chokri Belaïd : ''Ne tombez pas dans le piège de la violence''. » Ahmed Souab : «Un campagne me vise personnellement» Pour sa part, Ahmed Souab n'a pas de doutes quant aux tendances idéologiques de l'agresseur. «Certains amis de la Justice et de la police que j'ai appelés, m'ont confirmé que l'agresseur est un extrémiste religieux connu, actif et qu'il était parmi les leaders du sit-in de la Faculté de La Manouba et de l'agression conte le Doyen Habib Kazdaghli, ainsi que de l'attaque violente à Sousse contre les étudiants affiliés à l'UGET», nous a-t-il indiqué. «En attendant l'instruction, je me suis forgé la conviction qu'on a visé mon fils parce que c'est un élément assez actif au sein de l'UGET, nous a-t-il déclaré. Et je pense aussi qu'il existe une campagne qui me vise personnellement de la part des Ligues de la protection de la Révolution à cause de ma participation dans la commission d'enquête de l'UGTT sur les événements du 4 décembre 2012 à la Place Mohamed Ali. Les médias ''alternatifs'' m'ont également explicitement attaqué, ils ont publié des photos de moi me présentant comme un des leaders du putsch de la Justice contre la légitimité. Par ailleurs, des personnes de confiance m'ont contacté pour m'avertir que des pages facebook m'ont attaqué directement à cause de mes prises de positions publiques, ma participation à des manifestations, et au sit-in de Bardo. C'est une chose que j'assume et que je ferais toujours, notamment pour soutenir les médias et la sûreté républicaine. Je continuerais et j'assumerais quelques seraient les conséquences.» La Troïka, digne héritière de Ben Ali Ahmed Souab nous rappelle aussi que l'ancien régime novembriste n'avait cessé d'exercer des pressions et proférer des accusations contre les juges indépendants, exercice dans lequel excelle désormais la Troïka. «Ben Ali nous avait déjà accusé, nous les juges administratifs, d'être contre le pouvoir, et ce, particulièrement lorsque nous avions prononcé des jugements en faveur de plusieurs personnes nahdhaouies, précise-t-il. Maintenant, c'est à leur tour d'utiliser ces mêmes accusations. Et qu'on m'accuse de ne pas être neutre, je répondrais toujours que je suis neutre mais que je ne suis pas impartial, car je serais toujours prêt à défendre les libertés, l'Etat de droit et les droits des opprimés et des faibles. Ça, je le ferais toujours, j'assumerais, et s'il y a un prix à payer, c'est dans mon sang, c'est génétique. Je rappelle pour anecdote que mon arrière arrière grand-mère paternelle, en 1952, avait six petits-fils, cinq étaient, soit pourchassés soit emprisonnés par le colonisateur français. Donc, c'est une destinée et je l'assumerais».



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