Ali Laârayedh-syndicats des forces de sécurité : la guerre ne fait que commencer

Ali Laârayedh-syndicats des forces de sécurité : la guerre ne fait que commencer
National
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Le ministère de l’Intérieur n’est en définitive pas si prenable que ça. En tentant de faire main basse sur cette citadelle, en un minimum de temps, sans plan préalable, Ennahdha a fait plutôt figure d’éléphant dans un magasin de porcelaine. Cascade de nominations, dont celles de personnes ayant des liens avec le terrorisme, mise à la retraite de cadres ayant des compétences (et de l’influence) dans le domaine sécuritaire, dénoyautage de toutes les cellules de renseignements, détournement des sources d’informations, passage sous silence de mise en garde étrangères et complicité presque avérée du ministère dans les meurtres de Belaïd et Brahmi. Le départ de Laârayedh du ministère n’aura pas arrangé les choses. Si on lui reproche ouvertement tous les griefs sus-énumérés, on croit dur comme fer, du côté des forces de sécurité non acquises à Ennahdha, que le Chef du gouvernement continue, via les taupes qu’il a implantées, à faire la pluie et le beau temps en matière de sécurité et qu’il tente, actuellement de pousser l’actuel ministre de l’Intérieur Ben Jeddou à la sortie, en multipliant les embûches et en favorisant toutes sortes d’infortunes. Ce sont les syndicats qui, depuis quelque temps, font monter à chaque fois d’un cran la tension avec le chef du gouvernement, qui, jusqu’à son interview du samedi 12 octobre sur la première chaîne nationale, n’avait pas ouvertement «déclaré la guerre» aux syndicalistes des forces de sécurité intérieure. Maintenant, c’est chose faite, Laârayedh a porté de graves accusations à l’encontre desdits syndicats, les cataloguant, en substance, en tant que comploteurs. A ce propos, le journal «Achourrouk» rapporte dans son édition d’aujourd’hui, en citant des sources proches qu’après l’escalade esquissée, samedi, par le chef du gouvernement à travers ses déclarations incendiaires accusant le syndicat des forces de sécurité d’être politisé, il serait fort à parier que les surenchères monteront d’un cran entre les deux parties. Le fait nouveau est que certaines figures de proue du ministère, hauts cadres de surcroît, auraient, selon certaines sources, décidé de prêter main forte aux syndicats. Une initiative qui ne peut que donner du crédit aux syndicalistes, tout en accablant davantage Laârayedh. Sinon comment expliquer que des cadres prennent le risque de prendre parti avec les syndicats, si ce n’est que les choses ont pris de nouvelles tournures dangereuses. Le bras-de fer entre Laârayedh et les syndicats des forces de sécurité est entré dans une phase cruciale. Cette fois, ça va faire des étincelles, pour de bon. Mais on ne sait pas qui des deux antagonistes y laissera des plumes ?



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