"Après la Bataille" à partir de demain dans les salles : un projet expérimental ambitieux, stéréotypé et inondé de clichés

"Après la Bataille" à partir de demain dans les salles : un projet expérimental ambitieux, stéréotypé et inondé de clichés
Culture
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Présenté au Festival de Cannes dans sa 65ème édition 2012, nominé 9 fois, récompensé 3 fois, le film décrit comme la première grande fiction post-printemps arabe et longuement félicité par la presse internationale sera dans les salles Le Parnasse, Le Mondial et le CinéMadart à partir de demain, jeudi 10 octobre et Hannibal El Manar à partir du 14 octobre. "Après la Bataille", le dernier film de Yosry Nasrallah était en avant première tunisienne hier, mardi 8 octobre au CinéMardat dans le cadre du cinéclub Cinéphile, suite à une intervention du réalisateur via vidéo-conférence. C'est l'histoire de Mahmoud (Bassem Samara), l’un des «cavaliers de la place Tahrir» qui, le 2 février 2011, manipulé par les services du régime de Hosni Moubarak, chargent les jeunes révolutionnaires. Tabassé, humilié, sans travail, ostracisé dans son quartier qui jouxte les Pyramides, Mahmoud et sa famille perdent pied… C’est à ce moment qu’il fait la connaissance de Reem (Menna Chalaby), une jeune égyptienne divorcée, moderne, laïque, qui travaille dans la publicité. Reem est militante révolutionnaire et vit dans les beaux quartiers du Caire. Leur rencontre transformera le cours de leur vie. Tournée en 40 jours, sans scénario préalable, comme le précise le réalisateur, la fiction est écrite au jour le jour, en s'imprégnant des événements politiques et en se servant de la connaissance et de la meilleure assimilation des personnes du quartier de Nazlet duquel s'inspirent réalisateur, scénaristes et acteurs. Ce film témoigne d'une grande ambition de mêler fiction et historisation, fortement porté sur le réalisme. Le projet expérimental serait certainement une nouvelle école dans le cinéma arabe et égyptien, bien qu'écrit dans l'urgence et manquant de fluidité. Des dialogues forts mais plus qu'il n'en faut, beaucoup de sentimentalisme et de discours "révolutionnaires" injustifiés donnant l'impression de vouloir faire du forcing sur le récepteur. Des personnages et des mises en scène très stéréotypées, trop de clichés et beaucoup de facilité dans les choix de l'évolution des événements et des personnages. Du coup, à la sortie de salle dans cette avant première, l'avis est presque unanime: "Il est encore tôt pour les fictions sur les révolutions du printemps arabes… On en est encore à espérer s'en sortir avec des documentaires… et encore". Comment est-ce possible qu'un film félicité par les plus grands critiques européens ne plaise pas à un jeune tunisien anonyme comme moi ? La réponse est simple: ils n'ont pas vécu le printemps arabe comme je l'ai vécu avec mes semblables.

Hazar ABIDI




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