RSF s'interroge : où sont passés les disques durs des documentaristes accusés de consommation de stupéfiants ?

RSF s'interroge : où sont passés les disques durs des documentaristes accusés de consommation de stupéfiants ?
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Huit personnes qui travaillaient sur la réalisation d’un documentaire «Circulation», ont été arrêtées dans la nuit du 20 au 21 septembre 2013. Selon un communiqué de Reporters sans frontières, ces personnes parmi lesquelles figurent Nejib Abidi, documentariste, auteur du film qui devait être diffusé au Human Screen Festival ; Yahya Dridi, ingénieur du son ; Abdallah Yahya, documentariste ; Slim Abida, Mahmoud Ayad et Skander Ben Abid, musiciens sont accusées de consommation de stupéfiants. Reporters sans frontières s’étonne toutefois que quatre disques durs appartenant à Nejib Abidi et Abdallah Yahya aient été confisqués par la police au cours de la perquisition sans qu’aucun procès verbal ne fasse référence à cette saisie, sachant que les forces de police sont mandatées pour saisir les éléments nécessaires à la poursuite des investigations et ne sont, en aucun cas, habilitées à s’emparer de disques durs qui sont, par ailleurs, des documents protégés par l’article 11 du nouveau code de la presse, rappelle RSF. Accusés de consommation de stupéfiants (délits prévus par la loi 52 / 1992, art 1, 2, 4 et 5), les prévenus ont été envoyés à la maison d’arrêt de Bouchoucha. Quatre d’entre eux ont été relâchés à l’issue de la période légale de garde à vue. Yahya Dridi, Abdallah Yahya, Slim Abida et Mahmoud Ayad ont quant à eux été placés en détention préventive à la prison de Mornaguia. RSF s’interroge cependant sur «la disparition de disques durs contenant les rushs filmés par les documentaristes. Quelque soit la procédure en cours, celle-ci ne permet pas de violer impunément le secret des sources et de saisir du matériel journalistique sans respecter les règles édictées par le code de procédure pénale». L’organisation appelle également à la libération des quatre personnes toujours en détention préventive et à l’ouverture d’une enquête sur la disparition des quatre disques durs. Les trois avocats - Maîtres Koutheir Bouallegue, Ghazi Mrabet et Ramzi Jbebli – appelés à défendre les documentaristes ont fait valoir le non-respect de la procédure à plusieurs niveaux, et souligné l’ambigüité née de la disparition de ces disques durs qui laisse planer un doute quant aux raisons qui ont conduit la brigade criminelle à intervenir !



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