«Dénonciation» tardive sur les 45.000 dinars que perçoit mensuellement Foued Mebazaa

«Dénonciation» tardive sur les 45.000 dinars que perçoit mensuellement Foued Mebazaa
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Foued Mbazaa perçoit mensuellement 45 mille dinars. C’est ce qu’a révélé, aujourd’hui, le député Samir Ben Amor lors d’une réunion du comité législatif relevant de l’Assemblée nationale constituante. Selon le député, l’indemnité que perçoit l’ex-président de la République par intérim depuis qu’il a quitté le Palais de Carthage, comprend une rente viagère de 30 mille dinars et une indemnité de logement d’un montant de 15 mille dinars. S’agissant de la rente viagère, elle est déjà prévue par une loi datée du 27 septembre 2005 relative aux avantages alloués aux présidents dès cessation de leurs fonctions. Et bien avant cette loi, l’article 60 de la loi des finances pour la gestion 1988 prévoit pratiquement les mêmes dispositions. Ces deux lois promulguées sous la signature de Zine El Abidine Ben Ali, n’ont pas profité au président déchu. Ce dernier, après avoir pris la fuite le 14 janvier 2011, ne peut rien espérer de la Tunisie et des Tunisiens sauf à être jugé équitablement pour les crimes qu’il a commis au détriment de l’intérêt du pays. Et il semble même que son prédécesseur, le leader Habib Bourguiba, n’en a pas bénéficié. L’ironie du sort a fait que cette loi profite à Foued Mebazaa qui s’est vu confié la présidence de la République après la révolution du 14 janvier 2011 au moment où les Tunisiens réclamaient une rupture totale avec les abus et les excès qui ont marqué le régime de Ben Ali. Quant à l’indemnité de logement, s’élevant à 15 mille dinars par mois, le député Samir Ben Amor a fait savoir qu’elle lui est accordée en vertu d’un décret-loi signé par l’ex-président par intérim, Monsieur Foued Mebazza. Ce décret-loi n’a pas été publié alors qu’en vertu de l’organisation de l’Etat, les textes législatifs doivent être publiés pour revêtir le caractère obligatoire. En sus de la rente viagère et de l’indemnité, la loi du 27 septembre 2005 prévoit d’autres avantages pécuniaires et en nature en faveur du président sortant et de ses héritiers.Le mérite de la révélation de Samir Ben Amor qui prévoit la révision de cette loi est de mettre un terme à cet avantage exorbitant. L’on s’interroge toutefois sur les raisons pour lesquelles il l’a faite aussi tardivement, comme s’il venait de le découvrir pour la première fois. Maintenant que le mal est consommé, la question qui se pose est de savoir s’il faudrait attendre l’abrogation de la loi incriminée et permettre ainsi à l’ancien président de continuer à profiter dans un contexte où le pays traverse une crise aigüe ou s’il ne vaudrait pas mieux intervenir autrement pour rectifier le tir.



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