Assassinat de M. Brahmi: Même scénario, mêmes réactions de l’opposition, en attendant une meilleure issue

Assassinat de M. Brahmi: Même scénario, mêmes réactions de l’opposition, en attendant une meilleure issue
National
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Les témoignages recueillis au sujet de l’assassinat de Mohamed Brahmi indiquent que cet acte, qui intervient à un moment critique de la vie politique en Tunisie, est le second feuilleton dans la série des assassinats politiques que connaît notre pays. Alors que les représentants de la Troïka et du gouvernement accusent des comploteurs, appellent au calme et à la retenue, la plupart dans l’opposition rejettent la responsabilité du drame sur les mêmes parties impliquées dans le meurtre de Chokri Belaid et affichent la même réaction. Selon le témoignage sur Shems fm de sa fille, qui avait entendu les coups de feu et qui était sortie pour s’en enquérir, les tueurs étaient au nombre de deux. Ils étaient à bord d’une moto VESPA, vêtus de noir et portant des casques. Ils ont pris la fuite dès l’accomplissement du meurtre qui a eu lieu vers midi. Ce témoignage indique que les tueurs ont opéré de la même manière que les assassins de Chokri Belaid, sur lesquels le ministre de l’Intérieur a promis de faire des révélations concluantes.Sa veuve, Mbarka Brahmi, a fait savoir que le défunt avait été auparavant victime de plusieurs agressions venant de personnes proches du parti au pouvoir et de la Troïka. Abdelmajid Belaid a remis en cause la police parallèle de Cheikh Rached Ghannouchi. D’après lui, cette milice est revenue à l’œuvre pour mettre en application la stratégie du mouvement NAHDHA qui a perdu toute légitimité et se sent de plus en plus menacé dans son existence politique. Basma Khalfaoui qui est intervenue hier sur Mosaïque fm pour mettre en garde contre d’autres assassinats visant les démocrates et les progressistes, a indiqué dans son témoignage à la radio que cet assassinat était prévisible face au laxisme des autorités qui tournent le dos aux activités miliciennes, aux menaces et aux agressions contre l’opposition et les démocrates. De son côté, Hamma Hammami a déclaré que cet autre assassinat infirme les propos de Ali Laarayedh qui dans sa dernière interview radiophonique s’est félicitée de la situation sécuritaire dans le pays. Pour sa part, Sahbi Atig, a fait savoir que ce meurtre fait partie d’un complot qui tend à saper le processus révolutionnaire et à plonger le pays dans la violence pour empêcher la construction de la nouvelle république. Ahmed Seddik, porte–parole du Parti ATTALIA et membre actif du front populaire, a fait le lien entre cet assassinat et le discours scandaleux de Sahbi Attig dans lequel il a menacé de chasser à coup de pied tous ceux qui portent atteinte à la légitimité. Houcine Abbassi qui s’est déplacé au domicile du défunt, a déclaré que les auteurs du crime et ceux qui les soutiennent visent à mettre le pays à feu et à sang dans le cadre d’un plan diabolique. Sa commission le jour de la commémoration de la fête de la République est un message plein de signification. Une bonne partie de l’opposition appelle à manifester dans les rues jusqu’à dissolution de l’ANC, démission du gouvernement et constitution d’un gouvernement de salut national. A l’instar du front populaire qui a lancé la proposition, Al Joumhouri a été le premier Parti dans l’opposition à la soutenir. Une réunion prévue dans la journée devait trancher. En attendant, des marches sillonnent les rues de Tunis, Sidi Bouzid ville natale du défunt et plusieurs autres régions de la République, dont Siliana où, apprend-on, des manifestants ont incendié le local d’Ennahdha.



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