Rappeurs arrêtés pour avoir insulté le régime de Ben Ali !?

Rappeurs arrêtés pour avoir insulté le régime de Ben Ali !?
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Deux rappeurs ont été arrêtés, dans la soirée du samedi 20 juillet, par la police à l’issue d’un concert à l’occasion du festival de Mjez el bab (Béja). Ils ont été placés en garde à vue pendant 6 heures, avant d’être relâchés, mais ils risquent de passer devant le tribunal ! Les détails de l’arrestation restent flous. Shems FM fait état d’une reprise de la désormais célèbre chanson de Weld El 15, «Boulicya Kleb» (Les policiers sont des chiens), comme motif de l’arrestation. Sur Mosaique Fm, un des deux rappeurs arrêtés, Maher Chebbi, affirme avoir été blâmé par les agents qui l’ont arrêté pour sa critique du nouveau et de l’ancien régime. Un des policiers lui aurait rétorqué : «C’est nous l’ancien, le nouveau et le futur régime». Mais peu importe les détails de l’arrestation. Que ce soit pour un morceau de rap «Boulicya Kleb» ou pour avoir insulté le gouvernement de Ben Ali ou de « Ghannouchi », la liberté d’expression artistique ou autre est plus que jamais en danger. Artistes pris entre le marteau des islamistes de Ghannouchi et l’enclume des policiers de Ben Ali Cette arrestation, qui a été conduite après consultation du procureur de la république, rappelle la tenaille dans laquelle sont pris les artistes en général. Face à des membres du gouvernement peu favorables à une expression artistique engagée et critique et une police allergique à toute satire les visant, les artistes vivent sous une pression qui ne fait que s’accentuer. En témoigne l’affaire de Weld 15 qui a échappé à deux ans de prison in extrémis, grâce à une communauté soudée qui s’est battue jusqu’au bout. La semaine dernière, Bendir Men s’est vu refuser une protection policière lors de son spectacle, idem pour Mohammed Ali Nahdi. L’ignorance et la religion tuent l’Art Quelques mois après la « révolution », les artistes ont été les premiers à payer les frais de leur courage. Un courage obscurci par un mélange toxique : religion+ignorance. En juin 2011, la salle de cinéma l'Africart a été saccagée suite à la projection du film «Ni Allah ni maître» de Nadia El Fani. En octobre 2011, la diffusion de « Persepolis » a valu à la chaîne Nessma une attaque enragée d'environ 200 islamistes. En juin 2012, l'espace El-Abdellia à la Marsa, a été la cible d'une attaque des salafistes, détruisant des œuvres et agressant des artistes. En juillet 2013, les 19 artistes de la troupe de théâtre «Mon art malgré moi» (Fanni raghman anni), agressés par des salafistes au Kef, ont comparu devant le juge d’instruction.



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