Ennahdha menace, tempête et cherche aussi des alliés !

Ennahdha menace, tempête et cherche aussi des alliés !
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Ils ne le disent pas et continuent même de le nier, mais ils n’y arrivent pas ! En effet, les Islamistes tunisiens sont aux abois et plusieurs vérités sont en train d’éclater au grand jour sur leurs véritables intentions, et cela à la suite des événements qui secouent et continuent de secouer l’Égypte! Ils sont à la fois inquiets ou irrités, voire paniqués, mais en tous les cas, ils se préparent à faire face, par tous les moyens, à un éventuel mouvement similaire de ce qui s’est produit en Égypte. Ils sont inquiets et donnent l’impression de gigoter dans tous les sens pour essayer de convaincre des Tunisiens de plus en plus échaudés par la crise, et à la recherche d’alliés extérieurs et intérieurs. À l’extérieur, le leader nahdhaoui, Rached Ghannouchi, est parti en Turquie pour prendre part à la réunion du réseau mondial des Frères Musulmans, la confrérie qui essaie de nous remettre au goût du jour le Califat et bien d’autres concepts obsolètes que l’histoire et les lumières ont cru avoir définitivement enterrés. Ces leaders, convaincus par d’autres principes et idéaux que les idéaux nationaux, essaient de trouver la meilleure parade pour s’opposer à tous ceux qui les ont délogés du pouvoir en Égypte. Parmi les solutions proposées, elles balancent de l’acceptation de la feuille de route à la désobéissance civile voire même à la confrontation armée. À l’intérieur, leur réaction se manifeste sur deux plans. Le premier est celui exprimé par la voix du président du bloc parlementaire d’Ennahdha au sein de l’Assemblée Nationale Constituante, Sahbi Attig, dont le discours devant ses partisans lors de la marche de soutien à la légitimité en Égypte, se caractérise par une extrême violence avec des menaces claires, qui tombent d’ailleurs sous le coup de la loi, à l’encontre de tous ceux qui oseraient remettre en cause la légitimité dans notre pays. Il a considéré que « le sang coulerait à Tunis » et que « ceux qui mettraient en cause la légitimité en Tunisie seront piétinés », et que leur sang est « halal » ! Ces menaces sanguinaires sont contraires au discours pacifiste, démocrate et racoleur qu’Ennahdha a tenté, depuis son retour sur la scène politique, de développer au sein de l’opinion publique nationale. Elle laissait le soin de la violence à ses appendices, les ligues de protection de la révolution. Sahbi Attig ne fut pas le seul à développer ce discours, mais il fut relayé par ses pairs Lotif Zitoun, Fethi Ayadi et autres… Le second tend vers deux directions : la première est relative aux « réalisations » du gouvernement. Or et sur ce plan, l’échec voire l’amateurisme est flagrant. Le symbole de l’échec est tout simplement le ministre des finances, Lyès Fakhfakh, remis doublement à sa place cette semaine, d’abord par Hamma Hammami qui lui a amené des preuves de la volonté de l’État d’accepter la cession de terres agricoles à des étrangers ( ce qui serait renoncer à une partie de la souveraineté nationale), et ensuite par l’ambassade des États-Unis qui a démenti les garanties américaines aux prêts tunisiens, pourtant annoncée par le ministre tunisien ! La seconde direction est, comme d’habitude, frappée du sceau de la duplicité. D’un côté, Ennahdha parle de loi d’immunisation de la révolution, mais d’un autre côté, elle lance un clin d’œil aux destouriens, dont certains lui sont très proches à l’image de Hamed Karoui, en favorisant la libération récente de certains symboles de l’ancien régime à l’instar d’Abdelwaheb Abdallah, Abdallah Kallel, Mohamed Ghariani, Boubaker Lakhzouri, Mahmoud Bellalouna ou même Abdelaziz Ben Dhia, ce dernier ayant été maintenu en détention dans une autre affaire. En revanche, Sami Fehri fait peur et demeure donc en prison. Bien sûr, on nous rabattra les oreilles avec l’indépendance de la justice, mais celle-ci reste encore un mirage dans notre pays…



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