Se cachant derrière ses conseillers, Marzouki agit en coulisse - Les marchandages commencent…

Se cachant derrière ses conseillers, Marzouki agit en coulisse - Les marchandages commencent…
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«Il faut protéger notre roi ! » Tels des joueurs d’échecs, Adnan Mnasser et Aziz Krichène, conseillers du président provisoire poussent leurs pions et tentent d’occuper l’espace médiatique en cette période de turbulences constitutionnelles. Hier, Mansser faisait des déclarations tonitruantes sur les péripéties actuelles par la scène politique. Et aujourd’hui, c’est au tour de Aziz Krichène de se distinguer. Le conseiller politique de Marzouki ne s’exprime probablement pas pour son propre compte et permet, par ses déclarations à La Presse, au président provisoire de se tenir en retrait tout en opérant un repli tactique. En quoi consiste ce repli tactique ? Il consiste en un retournement de veste qui pourrait sauver les meubles menacés du CPR. En effet, de manière inédite, Krichène s’attaque à Ennahdha et vise aussi la Troïka, dont il fait partie à l’heure actuelle. Soufflant le chaud et le froid, il déclare que la Troïka «ne représente pas la révolution» et estime qu’il y a «très peu de révolutionnaires dans ces partis» de la Troïka. Krichène va plus loin. Il remet en question la loi sur l’immunisation défendre par ses partenaires islamistes et va même jusqu’à remettre en question la révolution du 14 janvier. Selon lui, «Le 14 janvier a été un complot contre la révolution». Il est fort probable que ces manœuvres des conseillers de Marzouki ouvrent la voie vers un retrait du CPR de la Troïka. Cette direction avait d’ailleurs été pressentie hier dans les déclarations de Mnasser. En fait, cet énième retournement de veste du CPR innove sur un point : au lieu de s’exprimer, le président provisoire tente e prendre de la hauteur pour ménager sa monture. En outre, les propos de Krichène retentissent aussi comme une option pour le rapprochement avec Nida Tounes et même certains libéraux du RCD dissous. Indéniablement, le CPR et Marzouki sont en train de changer de tactique et cherchent une issue honorable à leur fin de bail à Carthage. Pour cela, ils s’apprêtent à tourner le dos à Ennahdha et semblent s’engager dans un marchandage qui promet surprises, rebondissements et spectacles. L’objectif de ce nouveau jeu est pour le moment de laisser Marzouki en retrait, sonder l’opinion et voir quelles sont les réactions des politiques. En cas de scénario favorable, Marzouki sortira alors de sa boîte pour s’adresser à la nation et tentera de donner une nouvelle solennité à une fonction présidentielle qu’il a dévoyée par ses précédentes compromissions et ses déclarations à l’emporte-pièce.



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