Maitre Essid appelle à la réconciliation contre dédommagement pour libérer Sami Fehri

Maitre Essid appelle à la réconciliation contre dédommagement pour libérer Sami Fehri
National
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La chambre d’accusation du tribunal de Tunis a émis, mercredi 12 juin, un nouveau mandat d’arrêt à l’encontre de Sami Fehri en sa qualité de gérant de la société Cactus Prod. En cause, un contrat publicitaire passé avec la Poste Tunisienne pour des contenus publicitaires sur les émissions produites par Cactus Prod. Ulcéré par l’acharnement juridique vis-à-vis de son client et ce nouveau mandat d’arrêt, l’avocat de Sami Fehri, Maitre Abdelaziz Essid avait promis sur sa page Facebook d’éclairer l’opinion publique sur cette nouvelle affaire sans complaisances, lors de l’émission Attassia Massa, ce soir sur Attounissia TV. «La patience a des limites», écrit-il. Au cours de l’émission de ce soir, Maitre Essid a bel et bien fait la lumière sur les raisons de ce nouveau rebondissement dans l’affaire Sami Fehri. Il affirme que ce n’est ni la Poste Tunisienne, ni l’Etat qui ont porté plainte mais une avocate du nom de Raja Belhaj Mansour (connue pour sa proximité avec Ennahdha), il y a un an de cela. Elle s’étonnait que cet argent atterrisse chez Cactus Prod, alors qu’il aurait pu servir à aider les chômeurs. A l’époque, le ministère public décide d’ouvrir une enquête et d’examiner les faits. Dans le cadre de cette enquête, des directeurs de la poste sont interrogés, ils reconnaissent tous la légalité de ce contrat. En effet, ils affirment que la Poste Tunisienne commande des encarts publicitaires sur plusieurs supports médiatiques, essentiellement en raison de la nécessite de promouvoir de nouveaux services et de faire face à la concurrence. La poste détient aussi un budget publicitaire explicitement destiné à ces campagnes publicitaires, et que les publicités commandées ont toutes été approuves par des experts et soumises à des études. De ce fait, il n’y a aucun élément incriminant dans le contrat entre la poste et Cactus Prod. Le procureur décide donc d’abandonner les charges et de clore le dossier. La chambre de mise en accusation décide récemment de reprendre le dossier et organise une séance en un temps record. Maitre Essid affirme ne jamais avoir entendu parler de cette séance vu la rapidité par laquelle elle a été organisée. Au cours de cette séance, la chambre de mise en accusation décide d’émettre un mandat d’arrêt contre Sami Fehri dans cette affaire. Maitre Essid affirme que la cour a demandé à faire témoigner Belhassen Trabelsi dans cette affaire, sans quoi Sami Fehri restera en prison. «Tout le monde sait que Belhassen Trabelsi ne compte pas rentrer en Tunisie, mon client est donc condamné à rester en prison», déclare l’avocat sur le plateau de Attassia Massa. Apres avoir dénoncé les absurdités de ce nouveau dossier, Abdelaziz Essid rappelle l’autre affaire Sami Fehri, pour laquelle il est actuellement en détention. Il rappelle que les pratiques pour lesquelles son client est détenu, le batering en l’occurrence, ont depuis été «légalisées», par le Premier ministre actuel, Ali Laarayedh. Maitre Essid s’étonne quand même, qu’Imane Bahroun, directrice de l’ERTT, ait déclaré aux députés ne pas avoir l’intention de mettre en œuvre ce procédé pour ne pas influencer le cours de l’affaire Sami Fehri et donner ainsi des arguments à la défense. A la fin de son intervention Maitre Essid lance un message aux autorités politiques. «On est prêts pour la réconciliation, pour faire libérer mon client, même s’il ne reconnait pas les faits qui lui sont reprochés». Il indique être parvenu à se mettre d’accord avec la partie adverse sur un chiffre de dédommagement mais que celle-ci n’a pas donnée suite, de peur d’être accusée de corruption.



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