Economie dans le rouge : Moody’s enfonce le clou et abaisse la note de la Tunisie

Economie dans le rouge : Moody’s enfonce le clou et abaisse la note de la Tunisie
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Moody’s vient d’abaisser la notation de la Tunisie de BA1 à BA2 avec perspective négative. Cette nouvelle dégradation pour la Tunisie vient suite à une révision de la note tunisienne initiée par l’agence de notation le 28 février 2013. Moody’s explique la nouvelle notation par trois facteurs essentiels : la persistance de l’incertitude politique en Tunisie et le risque d’instabilité, la fragilité des banques publiques tunisiennes et leur sous-capitalisations, et enfin la pression extérieure sur le budget tunisien (autrement dit le poids de la dette extérieure). Moody’s note que, même avec une baisse relative des tensions depuis l’assassinat de Chokri Belaid, l’instabilité politique reste une préoccupation majeure, et souligne que le gouvernement actuel compte gouverner jusqu’à la fin de l’année 2013 mais qu’un report des futures élections reste tout à fait envisageable créant un climat d’instabilité pour le pays. Le second motif de dégradation, à savoir l’état critique des banques publiques tunisiennes, est dû à des problèmes de qualité d’actifs de ces banques. Malgré l’aide promise par le FMI pour la recapitalisation des banques (estimée à 5% du PIB), Moody’s s’attend à ce que le processus de restructuration et d’amélioration du management au niveau de ces établissements soit long, comme le préfigure le report au cours des dix-huit derniers mois de la création d’une compagnie de management des actifs. Enfin, Moody’s justifie aussi la dégradation par la pression extérieure sur le budget tunisien. Les réserves de change ont atteint un niveau critique en descendant sous la barre des 95 jours. Le prêt octroyé par le FMI de 1,7 milliard de dollars US va apaiser l’ampleur du déficit budgétaire depuis 2009 (3% en 2009 contre 8% en 2012) mais Moody’s s’attend à des budgets en déficit pour les prochaines années. A noter que l’agence de notation souligne que le recours au FMI montre la vulnérabilité de l’économie tunisienne. Moody’s indique aussi qu’en cas d’une autre crise politique, d’un report des élections ou de l’adoption de la Constitution ainsi qu’en cas de détérioration de la balance commerciale, la Tunisie pourrait voir sa note dégradée encore plus. Notons que la Banque Centrale tunisienne a elle aussi vu sa note ramenée de BA1 a BA2, avec une perspective négative.



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