Amina : une détention qui risque de perdurer !

Amina : une détention qui risque de perdurer !
National
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Qui ne connait pas aujourd’hui Amina Tyler, plus exactement Amina Sboui dite Amina « Femen », en Tunisie ? Très peu de gens en réalité après le tapage médiatique, dans tous les médias et dans les réseaux sociaux, fait autour de cette jeune fille de 18 ans, qui vient même d’être reniée indirectement, voire directement, après sa famille la plus proche qui la traite de « folle à lier » ! Cette jeune fille que l’on peut qualifier de tous les noms selon la position que l’on occupe et les idées que l’on peut défendre, téméraire pour les uns, irrespectueuse voire anarchique ou même mécréante pour les autres, a été l’auteur d’un acte que peu de gens ont compris même dans le camp démocratique, soucieux de protéger son image « du politiquement correct » en fonction de leurs desseins électoralistes. Elle a eu « l’audace » de tagguer un muret démoli à 90% d’un cimetière à Kairoun sur lequel elle a inscrit « Femen ». Avouez que cela n’a rien de scandaleux en soi, mais le fait que ce jour-là, Ansar Chariaa, projetait de tenir leur troisième « congrès » dans la ville « sainte » de la Tunisie, donnait une autre dimension à son acte. Arrêtée pour détention de « bombe lacrymogène », le juge d’instruction a décidé de la maintenir en détention pour répondre d’autres actes beaucoup plus graves qui peuvent valoir à la jeune fille des années d’enfermement ! En effet, le juge d’instruction poursuit la jeune femme pour association de malfaiteurs (laquelle ?), profanation de cimetière (un muret à 90% détruit doit-il être assimilé comme on veut bien le faire croire aux tombes qui sont, elles sacrées !) et atteinte aux bonnes mœurs alors qu’Amina n’a, semble-t-il, rien fait de contraire aux mœurs, sinon de ceux qui prônent aujourd’hui le rigorisme religieux, que cette « affaire » va dans le sens qu’ils souhaitent pour détourner l’attention d’une opinion publique retournée contre les gouvernants, leurs mensonges et leurs hésitations. Autrement dit, Amina court un gros risque avec des sanctions qui pourraient être prononcées contre elle alors que d’autres individus coupables de faits autrement bien plus dangereux sur tous les plans pour le pays sont lavés de tout soupçon, ne sont pas sanctionnés ou sont simplement relaxés comme ce fut le cas dernièrement avec ceux qui se sont attaqués à l’ambassade des Etats-Unis, provoquant le courroux, réel ou fictif, de son excellence l’ambassadeur de la première puissance mondiale, l’instigatrice principale de ce fameux scénario qui traverse le monde arabe ! Amina risque de ne pas être seule et pourrait voir croupir à ses côtés d’autres représentantes de « Femen » venues en Tunisie défier les autorités et qui se sont dénudées devant le palais de justice en guise de soutien à leur congénère. Ces étrangères encourent des peines privatives de liberté pour avoir porté atteinte aux bonnes mœurs à moins que leurs pays d’origine n’intercèdent en leur faveur. En tous les cas, le cas d’Amina est l’un de ces faits loufoques et anodins qui sont montés en épingle pour faire oublier l’essentiel : une constitution démocratique, des lois allant dans le même sens et des élections libres. Là, il nous faudra encore attendre. Mais, jusqu’à quand ???



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