Le niqab à l’Université - La «victoire» du doyen Kazdaghli annonce d’autres «offensives» nahdhaouies

Le niqab à l’Université - La «victoire» du doyen Kazdaghli annonce d’autres «offensives» nahdhaouies
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L’heure est au dilemme ! D’un côté, Habib Kazdaghli, doyen de la faculté des lettres de La Manouba, est acquitté et les deux plaignantes, Imen et Fattouma, qui l’avaient accusé de violence, écopent de peines de prison avec sursis pour avoir «atteinte à la dignité d’un fonctionnaire» et «saccagé le bureau du doyen». Accusé d’avoir giflé, le 6 mars 2012, une des étudiantes condamnées, Habib Kazdaghli, s’est dit soulagé après ce long procès qui a exigé une demi-douzaine d’audiences et beaucoup de mobilisation. Mais les défenseurs de la laïcité ne doivent pas crier victoire trop vite. Face au verdict, les islamistes ont décidé d’aborder le problème d’une autre manière. Le verdict ayant mis le doyen Habib Kazdaghli hors de cause dans l'affaire qui l'a opposé aux deux étudiantes «niqabées» a suscité des réactions. D’abord au sein de l'Union Générale Tunisienne des Etudiants (UGTE, mouvance islamiste), qui a protesté vendredi contre la condamnation des deux étudiantes mais qui a surtout cherché à faire exprimer des revendications destinées à permettre aux étudiantes portant le niqab de passer les examens. Ces revendications ne datent pas d’hier puisqu’à la fac des sciences d’El-Manar, une vingtaine d’étudiants campent devant les bureaux de l’administration depuis deux mois pour réclamer la modification du règlement anti-niqab. En l’absence de loi claire à ce sujet, ce sont les Conseils scientifiques qui «gèrent» la situation. Et si généralement, le niqab est proscrit, certaines étudiantes restent voilées. C’est là qu’Ennahdha entre en jeu. Habib Kazdaghli innocenté, une nouvelle stratégie a fait son apparition. Les prémisses sont là : «J’appelle mes collègues universitaires à laisser les étudiantes en niqab passer leurs examens», a notamment déclaré Moncef Ben Salem, ministre de l’Enseignement supérieur, le 27 avril dernier, en s’adressant depuis l’ANC aux profs d’El-Manar, jetant ainsi la première pierre à l’«offensive» d’Ennahdha sur cette question. Il est évident que la question de l’interdiction du niqab à l’université va rebondir ! D’un côté, Moncef Ben Salem, en faucon d’Ennahdha, compte même soumettre un projet de loi à l’Assemblée autorisant le port du niqab dans les établissements universitaires au nom de la «liberté vestimentaire». Du côté des laïcs, il n’est pas question de changer de position…



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