Hamma Hammami : «Je refuse de briguer la présidentielle si c’est pour être un 'tartour'»

Hamma Hammami : «Je refuse de briguer la présidentielle si c’est pour être un 'tartour'»
National
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Hamma Hammami, Secrétaire général du Parti des Travailleurs et porte-parole du Front Populaire caresse un rêve depuis toujours, celui de devenir président de la République. Du temps de Bourguiba et Ben Ali, c’était chose impossible à réaliser. Aujourd’hui, en pleine transition démocratique, le rêve est revenu à la surface mais bien que tenté par cette «aventure», Hamma Hammami n’est pas disposé à se porter candidat à l’élection présidentielle si c’est pour devenir un président "tartour" sans prérogatives. C’est ce qu’il a déclaré dans une interview accordée à l’hebdomadaire Al-Akhbar dans son édition d’aujourd’hui. Hamma Hammami ne se déclare pas encore candidat à la présidentielle, estimant qu’il est encore trop tôt pour se prononcer sur ce sujet et précisant que le Front Populaire présentera un seul candidat bien que le front regroupe plusieurs partis. Dans ce contexte, le porte-parole du Front Populaire juge qu’il n’est pas logique d’élire un président de la République au suffrage direct pour ensuite l’«enchaîner» avec des prérogatives quasi nulles. A ce titre, «si le Front Populaire décidait après consensus de me porter candidat à la fonction suprême, je refuserai parce que je ne souhaite pas devenir un "tartour" sans aucune prérogative». Hamma Hammami ajoute que le Front Populaire est pour un régime mixte (présidentiel ou parlementaire) qui partage les pouvoirs entre le Chef d’Etat et le Chef du gouvernement. Sur ce sujet, les partis qui participent actuellement aux débats du dialogue national, sont parvenus, lundi dernier, à un accord préliminaire concernant les prérogatives du président de la République et du Chef du gouvernement. Et d’après cet accord, le chef de l'Etat disposerait désormais de prérogatives en matière de défense, de diplomatie et de sûreté nationale, en concertation avec le Premier ministre. Il aurait également la latitude de procéder aux nominations à des hauts postes diplomatiques et militaires. Sur la question des prochaines échéances électorales, M. Hammami indique que le Front Populaire s’apprête, dans ce cadre, à tenir son meeting nationale les 11 et 12 mai. Un meeting qui aura pour objectif de restructurer le front, fixer sa prochaine ligne de conduite lors de l’étape qui s’annonce et la future marche à suivre sachant que la période transitoire arrive à son terme avec les élections. Les élections seront, bien entendu, au centre des débats lors de ce meeting. A propos du brouillon de la Constitution, Hamma Hammami se veut sec et direct en estimant que le projet de Constitution est «miné» et ne répond pas aux objectifs de la Révolution et aux attentes du peuple tunisien. «Les Tunisiens veulent une vraie démocratie qui respecte les libertés individuelles et les égalités sociales à travers toutes les régions de ce pays comme l’égalité entre les sexes. Et tout cela n’est pas écrit noir sur blanc dans la nouvelle Constitution». Cette constitution contient de nombreuses failles et vices, selon le dirigeant du Front Populaire, jugeant que toutes ces raisons doivent pousser le peuple à faire pression sur l’Assemblée Constituante pour que la future Constitution soit démocratique et non fabriquée sur mesure en faveur d’Ennahdha. «Nous refusons l’autoritarisme au nom de la religion comme nous avons toujours rejeté le despotisme au nom de la modernité…»



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