Alors que la Tunisie piétine, le Maroc progresse sur tous les plans

Alors que la Tunisie piétine, le Maroc progresse sur tous les plans
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Pour le royaume du Maroc, tous les grands indicateurs de croissance sont au vert et le pays fait aujourd’hui figure de locomotive économique dans la région du Maghreb. Ayant contourné les soubresauts des «printemps arabes» grâce à une gestion politique consensuelle de la crise qui couvait, par le roi, le royaume chérifien a pu préserver ses intérêts dans tous les domaines, du tourisme à l’exportation de matières premières en passant par la consolidation des investissements directs étrangers. Cette embellie marocaine se produit simultanément à une crise multiforme en Tunisie, synonyme de pertes d’emplois et d’effondrement de pans entiers de l’économie nationale. Jusqu’à quand va durer ce passage à vide de la Tunisie ? Le nouveau gouvernement pourra-t-il négocier une sortie de crise ? La Tunisie pourra-t-elle rattraper son retard, désormais important, face aux autres pays du Maghreb central ou bien sommes-nous condamnés, avec la Libye, à devenir les Etats malades de la région ? Avec un tourisme en chute libre, la Tunisie accuse en effet un retard conséquent sur son principal concurrent au Maghreb. Si la Tunisie a connu une augmentation de 25% de ses entrées touristiques en 2012 (en comparaison avec 2011), elle n’est que relative étant donné le caractère exceptionnel de l’année 2011. Car comparé à 2010, ces entrées (réajustées) révèlent un recul de 14%, selon les chiffres de l’Office national du tourisme tunisien. Côté investissements touristiques, la Tunisie a, rappelons le, enregistré une baisse drastique de 50% durant les 11 premiers de 2012 comme l’a annoncé Elyes Fakhfakh quand il était encore ministre du Tourisme, expliquant notamment cette chute spectaculaire par la réticence des banques à financer des projets touristiques et la situation sécuritaire du pays. A l’opposé de cette situation grisâtre, le Maroc voit plus grand. Ses progrès lui permettent de changer de fusil d’épaule pour aller jouer dans la cour des grands. Le cabinet international d'intelligence économique, Oxford Business Group (OBG) ne s’y trompe pas en jugeant le Maroc capable désormais de se positionner parmi les vingt premières destinations touristiques au monde. En attirant des investissements à hauteur de 14 milliards de dirhams, le tourisme marocain a réalisé 93% de ses objectifs fixés dans le cadre de sa Vision 2020 qui prévoit 20 millions de touristes d’ici sept ans. Des investissements qui devraient également permettre de créer 5500 emplois et d'ajouter 12.500 lits d'ici 2015. Les investissements étrangers ne sont pas logés à la même enseigne. Le défi ne se situant pas dans la capacité à accueillir plus d’investisseurs mais dans celle qui consiste à préserver un climat propice aux investisseurs. En 2012, ils ont d’ailleurs atteint un niveau encourageant (toujours par rapport à 2011) avec une augmentation de 79,2% par rapport à 2011… et de 27,4% par rapport à 2010. Mais ce que ne disent pas les chiffres ce sont les raisons de cette hausse expliquée en grande partie par les opérations de privatisation et d’acquisition d’entreprises ayant appartenu au clan Ben Ali. Pour le Maroc, l’année 2012 s’est inscrite dans le contexte difficile de crise et d’instabilité notamment dans la région. Mais malgré ça, les investissements étrangers ont progressé de 28%. Un chiffre positif que le Maroc ne doit ni à un dégraissement ni à la vente de capitaux !



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