Alors que la situation sociale, sécuritaire et économique s'aggrave, les partis continuent à se chamailler

Alors que la situation sociale, sécuritaire et économique s'aggrave, les partis continuent à se chamailler
National
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La Tunisie est heurtée de plein fouet par le syndrome de la poussière de partis, l'intransigeance bornée de plusieurs formations politiques sans base militante et les trahisons en cascade qui ont vu le jour avec le parfum entêtant du remaniement promis depuis belle lurette. Les uns se déchirent, les autres s'engagent dans des alliances impossibles à honorer, d'autres encore se sont lancés dans des surenchères irréalistes. Tout se déroule comme si la véritable catastrophe morale de notre pays n'était autre que la profusion de partis sans éthique, sans dessein et au patriotisme douteux. Il devient de plus en plus clair que construire une République des partis est un édifice illusoire qui mène la Tunisie tout droit à la ruine. Le feuilleton du remaniement ministériel et des blocages qui le contrarient en apporte chaque jour la preuve. Le premier, Hamadi Jebali a mesuré le danger de cette situation et plaide pour une initiative de gouvernement de technocrates. Ayant raison contre les politiciens, il risque de payer de sa carrière politique son audace. Car en fait, il ne s'agit pas de légitimité des urnes ou d'union nationale. Jebali essaie tout simplement de sortir la Tunisie de l'impasse politicienne en rendant au politique la primeur sur les agendas partisans. Toutefois, les politiciens lui font payer aussi bien son audace que son art du compromis et semblent avoir juré d'avoir sa peau. Alors que la situation sociale se détériore, ils préfèrent préserver leurs petits intérêts et se soucient peu des grands équilibres... Alors que les menaces sécuritaires se multiplient, ils poursuivent leur fuite en avant... Alors que l'économie tunisienne est guettée par l'effondrement, ils continuent à parler d'idéologie... Pourtant, ces partis politiques subissent un désaveu de la part des citoyens... Pourtant, ces partis politiques n'ont que rarement une assise populaire... Pourtant, ces partis politiques prétendent défendre la révolution... Le réveil risque d'être douloureux. Aujourd'hui encore, Eva Joly rappelait que les dettes cumulées de la Tunisie avec l'Union européenne atteignaient 20 milliard d'euros alors que les prix s'envolent et le marasme s'installe. Malgré tout cela, les politiciens et leurs partis continuent à jouer a l'autruche et font mine de ne pas voir la réalité. Au point où il devient légitime de se demander si nous vivons dans le même pays que ceux qui prétendent nous diriger... Réveillez-vous, apparatchiks de la plus dérisoire des nomenklaturas! Réveillez-vous avant la chute et laissez-nous sauver notre pays !



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