Date butoir pour le CPR, le 9 février pourrait voir la démission en bloc des membres de cette formation du gouvernement Jebali qui de toutes les manières semble déjà caduc.
En effet, le congrès du CPR avait donné une semaine le 2 février dernier à son principal partenaire dans la Troika au gouvernement pour prendre une décision concernant deux ministères de souveraineté.
Cette décision n'étant pas intervenue dans le sens des demandes du CPR, tout porte à croire que cette formation devrait tenir sa parole et quitter le gouvernement. Sera-ce le cas samedi ou bien verrons-nous de nouvelles négociations s'engager ?
Car la donne politique a bel et bien changé au cours de cette semaine avec l'initiative Jebali d'une part et les remous consécutifs au meurtre de Chokri Belaid, d'autre part.
En tout état de cause, la démission des CPR du gouvernement risque fort, si elle se produit de n'être qu'une pirouette. En effet, Marzouki ayant appuyé l'initiative Jebali, devrait tenter de récupérer les dividendes de cet appui. Ce qui signifierait que le CPR démissionnera probablement mais avec l'intention de figurer en bonne place dans le prochain gouvernement.
Ainsi la question devient la suivante : Quel sera le profil politique du prochain gouvernement ? Verrons-nous émerger un gouvernement de technocrates basé sur des compétences indépendantes ? Sera-ce plutôt un gouvernement d'union nationale aux assises élargies ou encore un gouvernement de consensus destiné à terminer la transition ? A moins que les voix islamistes qui s'élèvent pour consolider la légitimité du 23 octobre ne réussissent à obtenir un statuquo fragile, gage d'immobilisme et de discorde.
La première pièce de ce puzzle devrait être connue samedi en cas de démission des ministres CPR.
