Et maintenant qui va protéger la tombe de Chokri Belaid des profanations promises par les ultras islamistes ?

Et maintenant qui va protéger la tombe de Chokri Belaid des profanations promises par les ultras islamistes ?
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Le silence est retombé sur le Jellaz et les dernières lueurs du crépuscule finissent de tomber sur le cimetière qu’une foule impressionnante vient de quitter. Enterré dans le Carré des Martyrs, Chokri Belaid repose désormais pour l’éternité. Hors du cimetière, le spectacle désolant de carcasses calcinées de voitures. Quelques curieux sont encore là qui discutent des funérailles grandioses et des lamentables tentatives de pillage qui ont eu lieu autour du cimetière. La nuit ne va pas tarder à tomber. La protection dont bénéficient les tombes est quant à elle dérisoire. La clôture du cimetière est juste symbolique car quiconque peut l’enjamber et de plus les portes du lieu de sépulture ne se ferment pas. Ainsi, il est de notoriété dans le quartier que le Carré des Martyrs du 9 avril est totalement délaissé. Par beau temps, à la tombée de la nuit, il sert même de havre pour les buveurs qui n’hésitent plus à griller de la viande. Bien que ce carré du 9 avril ne soit pas celui où Belaid est enterré, on peut craindre pour la sécurité de sa tombe (un comble !) puisque des fanatiques ont promis de la profaner car, selon eux, ce militant de gauche ne mérite pas d’être enterré parmi les musulmans. Lorsqu’on sait que la tombe de Tahar Haddad, cible des bigots de son vivant, a été récemment profanée, il est important de songer à une manière de sécuriser les tombes des martyrs dans leur ensemble. Nous savons désormais jusqu’où peuvent aller crimes et intimidations. Et, après des funérailles nationales, cela relève du devoir de protéger les tombes des martyrs.



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