Ennahdha, Ettahrir et les salafistes : l’alliance du «Sacré» est en marche

Ennahdha, Ettahrir et les salafistes : l’alliance du «Sacré» est en marche
National
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Le quartier d’El Menzah a vécu ce dimanche 3 février 2013, une agitation particulière qui a exaspéré les riverains. Un meeting regroupant Habib Ellouze d’Ennahdha, Ridha Belhadj du parti Ettahrir et Béchir Ben Hassine, prédicateur salafiste controversé, s’est tenu à la mosquée El Moez. Ennahdha vit sa période de crise la plus béante après le 14 Janvier et se trouve dans une impasse face à ses alliés modérés. Pour cause, l’inflexibilité de l’aile dure du parti qui ne lâche pas l’affaire sur certaines questions rédhibitoires pour le CPR et Ettakatol, ce qui ne finit plus de créer des tensions au sein de la Troïka et au sein même d’Ennahdha. Cette réunion, qui s’apparente à un meeting politique, pose des questions sur le virage que semble vouloir prendre Ennahdha pour se sortir de l’empêtrement du remaniement et s’assurer un soutien populaire qui palliera à l’éventuelle implosion de la Troïka. Ce meeting consacre encore plus le rapprochement entre Ennahdha, Ettahrir et les salafistes. Une alliance de trois mouvances qui font fi de la neutralité des mosquées, promesse qu’Ennahdha n’a jamais tenu jouant souvent sur la confusion entre meeting politique et conférence religieuse, et qui ne s’offusque pas de parler politique dans un lieu sacré. La conférence qui avait pour thème «La fraternité dans l’Islam», a donc accueilli, Habib Ellouze et Béchir Ben Hassine, Ridha Belhadj s’étant excusé de ne pas pouvoir être présent. Son nom figure tout de même sur l’affiche et sa présence était annoncée. Habib Ellouze, intervenant dans une vidéo du «Courrier de l’Atlas», affirme que la conférence n’a rien de politique et qu’il sera juste question de religion. Plusieurs riverains se sont regroupés devant la mosquée pour marquer leur désapprobation vis-à-vis d’une telle confusion des genres et leurs doutes quant à la légalité d’un tel meeting. Ils se demandent pourquoi un quartier et une mosquée réputés calmes et modérés accueillent en leur sein les représentants du conservatisme religieux. Selon eux, la majorité des personnes présentes à ce meeting, ne sont pas résidents du quartier. La plupart des observateurs politique se demande, si Ennahdha va céder aux pressions de ses faucons et se jeter dans les eaux troubles du rigorisme religieux et de ce fait s’attirer la sympathie des mouvements salafistes ou bien va-t-elle conserver son double jeu, à savoir caresser les salafistes d’une main et ses alliées de la Troïka de l’autre. Une telle alliance, si elle venait à se confirmer, isolera un peu plus Ennahdha sur l’échiquier politique tunisien et jettera une ombre sur le voile démocratique dans lequel se drape Ennahdha.



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