Liberté de la presse : l’Egypte et la Libye progressent, la Tunisie régresse

Liberté de la presse : l’Egypte et la Libye progressent, la Tunisie régresse
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Reporters sans Frontières (RSF) vient de publier son classement mondial de la liberté de la presse 2013 dominé, comme d’habitude, par les démocraties "qui protègent mieux la liberté de la production et de la diffusion des informations factuelles que les pays dans lesquels les autres droits humains sont méprisés", observe RSF. "Dans les dictatures, les acteurs de l’information s’exposent à des représailles impitoyables pour eux-mêmes et pour leurs proches», estime encore RSF. La Tunisie 138ème sur 179 pays Dans ce classement 2013 (qui revient sur l’année 2012), la Tunisie perd 4 places par rapport au classement de l’an dernier mais reste toujours à +26 par rapport à sa 164ème position qui était la sienne en 2010. La spectaculaire hausse de l’an dernier s’explique par l’actualité particulièrement riche portée par la Révolution tunisienne et le printemps arabe, avec des pays où des changements de régime se sont produits (Tunisie, Égypte, Libye), d’autres ou la situation est encore floue (Syrie, Bahreïn), et enfin les pays où les autorités ont réussi à faire suffisamment de compromis et de promesses pour calmer de potentielles revendications de changement politique et/ou socio-économiques (Maroc, Algérie, Oman, Jordanie, Arabie saoudite...). +23 pour la Libye Mais depuis le printemps de 2011, un retour à la «normale» est en train de s’opérer d’où ce bilan mitigé en Tunisie (138ème, -4), et en Égypte (158ème, +8). RSF explique ce phénomène par un retour de manivelle. «Certains nouveaux gouvernements engendrés par ces mouvements, dont les revendications et les aspirations à davantage de libertés avaient été largement relayées par les journalistes et les net-citoyens, se retournent contre ces derniers. La Tunisie, et l’Égypte, entre vide juridique, nominations à la tête des médias publics, agressions physiques, procès à répétition et absence de transparence, stagnent à des positions peu glorieuses qui donnent à la Libye (131ème, +23), en progression cette année, une idée des écueils à éviter pour assurer et pérenniser sa transition vers une presse libre». La Syrie, lanterne rouge des pays arabes Dans ce classement, la Syrie, occupe sans surprise la 176ème place pour être le pays le plus meurtrier pour les journalistes en 2012. Elle devance le «trio infernal» (Turkménistan, Corée du Nord, Érythrée) qui conforte sa position en queue de classement. Pas très loin, on retrouve le Bahreïn (165ème, +8), où la répression baisse très légèrement en intensité, le Yémen (169ème, +2) où les perspectives restent inquiétantes malgré un changement d’exécutif, et Oman (141ème, -24) où la vague d’arrestations de net-citoyens fait chuter le pays, secoué par des revendications socio-économiques. Une configuration habituelle pour le trio de tête Comme le constate RSF, le Classement mondial de la liberté de la presse 2013 marque un retour à une configuration plus habituelle notamment en tête du classement. Ainsi, les trois pays européens qui occupaient les premières places l’an dernier composent à nouveau le trio de tête. Pour la troisième fois consécutive, la Finlande (1er, 0) se distingue comme le pays le plus respectueux de la liberté de la presse. Elle est suivie par les Pays-Bas (2nd, +1) et la Norvège (3ème, -2). Même si sont pris en compte de nombreux critères, les violences exercées contre les journalistes comme le cadre juridique, les pays démocratiques occupent la partie haute du classement. L’Afghanistan mieux classée que la Tunisie ! Paradoxalement, certains pays sont mieux classés que la Tunisie qui est portant à l’orée d’une nouvelle ère sur le plan de la liberté de la presse. L’Afghanistan (128ème, +22), par exemple, enregistre une progression sensible. L’absence de journalistes emprisonnés explique cette hausse !!! Le Malawi (75ème, +71) et la Côte d’Ivoire (96ème, +63) font encore mieux après les crises que chacun de ces pays a traversées. Le Mali (99ème, -74), quant à lui, enregistre la plus forte chute du classement suite aux événements qui ont frappé le pays dans le courant de l’année 2012.



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