Remaniement ministériel : l’ANC pour trancher !

Remaniement ministériel : l’ANC pour trancher !
National
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Hamadi Jebali a donné aujourd’hui une conférence de presse, qui n’en était pas vraiment une, pour revenir sur les tractations du remaniement, qui tarde à aboutir. Mais le point de presse a été une occasion pour le Premier ministre de mettre les points sur les i, et de justifier le retard pris pour annoncer la composition du nouveau gouvernement. Le chef du gouvernement admet qu’il fait face à plusieurs blocages et que les négociations tardent à donner un résultat. Les négociations qui ont réuni toutes les composantes de la classe politique, a l’exception de Nidaa Tounes, n’ont cependant pas aboutit, chaque parti politique ayant posé ses conditions pour participer à un gouvernement d’union, conditions auxquelles Hamadi Jebali estime ne pas être en mesure de répondre favorablement. Face à ce blocage, le chef du gouvernement convient que, vu la situation critique que traverse le pays et le retard considérable qu’a pris l’annonce du nouveau gouvernement, il sera alors obligé de prendre les choses en main et de prendre des initiatives en vue de sortir de l’impasse. Hamadi Jebali, ferait alors appel à l’Assemblée Constituante. En effet, il a annoncé qu’il présentera lui-même à l’Assemblée, la future composition du gouvernement. L’ANC, seule voie incontestablement légitime pour mettre fin à ce feuilleton interminable, discutera alors les nominations et procèdera à un vote pour avaliser les choix du Premier ministre, qui promet un aboutissement dans les jours qui viennent. Le recours à l’ANC constitue donc un échec des négociations et confirme le manque de flexibilité, chacun campant sur ses positions, positions souvent inconciliables, comme celles concernant les ministères régaliens ; l’opposition, et même le CPR et Ettakatol réclamant un changement à ce niveau, alors qu’Ennahdha prône la continuité. Hamadi Jebali, est aussi revenu sur les conditions dans lesquelles se sont déroulées les tractations. Il souligne que toutes les questions ont été abordées, tous les partis politiques étaient ouverts au dialogue. Il estime que, vu la dynamique, la volonté d’améliorer le rendement et l’évaluation de ce rendement, l’optimisme est de mise. Le Premier ministre a tenu aussi à rappeler que le gouvernement Jebali II devra s’engager sur une feuille de route claire et s’en tenir à un calendrier précis et surtout répondre aux aspirations et attentes du peuple, et que le remaniement est avant tout un moyen de satisfaire ces attentes. Dans une allusion claire aux deux transfuges, Mohamed Goumani et Fethi Touzri, le Premier ministre a tenu à préciser : «Nous n’avons kidnappé personne, cela ne fait partie ni de nos méthodes, ni de nos mœurs». Il soutient que les medias ont enflé l’affaire et que le gouvernement n’a nullement l’intention de créer la discorde dans les partis. Revenant sur la question épineuse des prochaines élections, le chef du gouvernement tient à rassurer et soutient que l’organisation d’élections législatives et présidentielles est encore possible cet été ou au plus tard en septembre. On notera donc que le gouvernement d’union nationale est loin encore loin de voir le jour et que le désaccord entre Ennahdha et ses alliés n’est pas encore résolu. La conférence de presse qui ne devait être qu’un monologue, et à laquelle le syndicat des journalistes a appelé au boycott, a vu Hamadi Jebali se soumettre quand même aux questions des journalistes.



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