Un journaliste égyptien empêché de venir en Tunisie ou la liberté d’expression menacée

Un journaliste égyptien empêché de venir en Tunisie ou la liberté d’expression menacée
National
print



Le Consulat de Tunisie au Caire vient de refuser de délivrer le visa d’entrée au journaliste égyptien Mahmoud Abderrahim dans notre pays. Celui-ci et malgré les multiples demandes et les démarches effectuées depuis plus d’un mois auprès des autorités consulaires tunisiennes n’a rien pu obtenir ce qui l’a empêché de venir chez nous. C’est ce que vient d’indiquer "Arabic Network For Human Rights Information" (ANHRI) aujourd’hui, via le site Anhri.net Il semble même que Mahmoud Abderrahim, qui est militant politique et coordinateur général de la commission populaire de la constitution égyptienne, a été victime d’une agression verbale de la part d’un fonctionnaire du consulat avant d’être informé du refus de bénéficier du visa. A ce propos, "ANHRI" a publié un communiqué dans lequel elle estime que « le refus de délivrer un visa d’entrée à Mahmoud Abderrahim en Tunisie confirme la persistance de la mentalité sécuritaire dans la gestion du pays (la Tunisie) » considérant cette décision « contraire l’opposant politique comme un danger pour la sécurité outre le fait que ce refus porte atteinte au droit et à la liberté de déplacement et une restriction à la liberté d’opinion et d’expression envers quiconque l’utilise contre le pouvoir. » Il faut souligner que Mahmoud Abderrahim est connu pour ses multiples écrits défavorables aux pouvoirs islamistes nés après le « printemps arabe » et dans lesquels il a critiqué à plusieurs reprises le pouvoir tunisien. Certes, le motif de ce refus n’a pas été notifié à Mahmoud Abderrahim mais il ne faut pas être grand clerc pour deviner qu’il s’agit ici d’une limitation inacceptable à l’égard du seul acquis encore perceptible, heureusement, deux années après la révolution du 14 janvier, à savoir la liberté d’expression. Priver un intellectuel égyptien de visiter notre pays pour se préserver des critiques est un vieux réflexe que l’on croyait avoir enterré à jamais avec l’ancien régime. Or, il est évident, et les signes ne trompent pas comme les pressions continues exercées sur les médias qu’ils soient publics ou privés pour caresser le gouvernement et les gens au pouvoir dans le sens des poils, que le discours de Mahmoud Abderrahim dérange, et qu’il conviendrait donc de « préserver » notre peuple d’être à l’écoute de ceux qui ne disent pas que du bien de nos chers gouvernants. En revanche, les prédicateurs qui viennent faire leurs prêches incendiaires, extrémistes et anti-démocratiques sont les bienvenus et sont même reçus avec les honneurs ! Bien sûr que Mahmoud Abderrahim a envoyé une protestation à Moncef Marzouki, Hamadi Jebali et Rafik Ben Abdesselam mais gageons que rien de positif, c’est-à-dire accorder son visa à Mahmoud Abderrahim, ne se produira…



André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Le pèlerinage de la Ghriba se limitera aux rituels religieux

Suivant