La coalition entre Nidaa Tounes, Al-Massar et Al-Joumhouri, un mal nécessaire !

La coalition entre Nidaa Tounes, Al-Massar et Al-Joumhouri, un mal nécessaire !
National
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La coalition entre Nidaa Tounes, Al-Massar et Al-Joumhouri s’est finalement concrétisée hier, dimanche 20 janvier 2013, après des mois de négociations et de tergiversation. A un certain moment, on avait même pensé qu’elle n’allait jamais voir le jour après les propos mal appréciés de Beji Caid Essebsi en réponse à une question sur un éventuel rapprochement entre Al-Joumhouri et le mouvement Ennahdha. Courtisé de toutes parts, Al-Joumhouri choisit finalement son camp Le malentendu a été dissipé grâce à la perspicacité d’Ahmed Nejib Chebbi, président de la Haute instance politique du Parti Républicain, qui a minimisé l’incident et a nié toute répercussion sur les relations de son parti avec Nidaa Tounes. Une journée après l’entretien du 19 janvier qui a regroupé des dirigeants des deux partis avec, à leur tête Beji Caid Essebsi et Ahmed Nejib Chebbi, la coalition a été annoncée surprenant, au passage plusieurs observateurs de la scène politique qui avaient prédit la reprise des pourparlers. En effet, les tractations qui étaient à un stade avancé, il y a six mois, se sont arrêtées suite à une mésentente sur les composantes de la coalition. Alors que Nidaa Tounes voulait qu’elle soit élargie à un grand nombre de partis démocrates et du centre, Al-Joumhouri exige de la limiter à Al-Massar. La situation s’est compliquée suite à l’annonce du remaniement ministériel et la participation d’Al-Joumhouri au prochain gouvernement. Al-Joumhouri tourne le dos à Ennahdha La décision de ce parti qui a refusé d’être dans un gouvernement sous l’emprise d’Ennahdha, a fait renaître l’espoir. Issam Chebbi, porte-parole d’Al-Joumhouri, a fait savoir, aujourd’hui sur les ondes de la radio Mosaique FM «que le gouvernement a proposé des portefeuilles ministériels à son parti, qu’Ahmed Nejib Chebbi a été pressenti pour occuper le poste du ministre des Affaires étrangères alors que la secrétaire général du parti, Maya Jeribi a été invitée à diriger le ministère de son choix, mais qu’Al-Joumhouri a refusé l’offre de la Troïka au pouvoir». Alliance... électorale La visite effectuée le jeudi 10 janvier 2012 au siège d’Al-Massar semble s’inscrire aussi dans ce même cadre quoique pour les observateurs, elle vise à calmer les tensions suite à une déclaration réductrice de Caid Essebsi. Les détails concernant cette coalition n’ont pas été rendus publics mais les plus avertis évoquent une alliance électorale et non d’un regroupement politique. De ce fait, elle a toutes les chances de réussir lorsqu’elle se matérialise par la mobilisation des moyens et la parfaite entente sur les actions à entreprendre et les objectifs à atteindre. Mais elle peut facilement échouer en cas de conflits sur le leadership et les positions à occuper. Scepticisme Sur les réseaux sociaux, les avis sont partagés. Un grand nombre d’internautes non politisés, se sont réjouis de cette alliance qui représente une alternative à la situation actuelle marquée par la violence politique, la cherté de la vie et les menaces contre les droits de l’homme et les acquis de la femme. D’autres, par contre restent sceptiques devant ce mélange un peu explosif de gens de gauche, centristes et anciens destouriens. Le Front Populaire reste sourd à l’appel des sirènes Néanmoins, certains pensent que par rapport aux objectifs qui lui sont assignés, la coalition ne serait efficace que si elle inclut le Front Populaire. Interrogé sur un tel scénario, Tarek Chaabouni, un des ex-dirigeants du parti Ettajdid qui a rejoint Nidaa Tounes en juillet dernier, a avancé que l’adhésion du Front Populaire à la coalition ne lui procure pas forcément toutes les voix de la gauche. Il appréhende les abstentions de vote parmi les militants de cette mouvance qui refusent toute alliance avec des libéraux et les conservateurs à un moment où l’opposition appelle au vote utile pour contrecarrer la Troïka. De toutes les façons, Hamma Hammami, porte-parole du Front Populaire, a encore une fois écarté l’hypothèse d’entrée en coalition avec Nidaa Tounes et ce, dans une déclaration livrée ce soir sur les ondes de Mosaïque FM. Les moins pessimistes estiment que la coalition est un moindre mal après la révolution. Il s’agit, pour ces derniers, d’une alliance qui vise à renverser la situation en faveur des forces démocratiques et à sauver le processus transitionnel. Quelle réaction d’Ennahdha ? Quant à la position des partisans de la Troïka et des pro-gouvernementaux, elle ne s’est pas encore faîte connaître du moins de la part des représentants des partis au pouvoir. Mais quelle que soit la position affichée, la coalition annoncée est une menace sérieuse sur leur situation au niveau de l’échiquier national. Ennahdha aura donc échoué dans sa tentative d’attirer Al-Joumhouri dans son giron et d’en priver, par conséquent Nidaa Tounes. Suite au refus d’Al-Joumhouri d’adhérer au prochain gouvernement, Ennadha pourrait bien refermer les vannes du remaniement alors qu’elle proposait un ministère de souveraineté à Ahmed Nejib Chebbi et un second à Maya Jeribi. A Nidaa Tounes et Al-Massar sont passés par là !  



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