Remaniement dans la douleur ; Hamadi Jebali au bord de la crise de nerfs

Remaniement dans la douleur ; Hamadi Jebali au bord de la crise de nerfs
National
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Bien qu’il s’agisse d’un remaniement en trompe l’œil par lequel on veut nous faire croire que la Troïka va changer radicalement de cap et bouleverser de fond en comble sa méthode de gestion du pays, il semblerait que le gouvernement Jebali II sera beaucoup plus difficile à constituer que le gouvernement Jebali I. D’Ettakatol qui menace de claquer la porte du gouvernement et de faire imploser la Troïka, du moins dans sa version originelle, au CPR qui fait pression pour déboulonner Rafik Abdessalem qu’il ne peut plus voir en peinture, en passant par le groupe dissident du CPR conduit par Abderraouf Ayadi qui exige le poste de ministre de la Justice, Jebali est acculé de partout, d’abord par ses difficiles alliés, ensuite par son parti qui ne veut pas entendre parler du départ des Moncef Ben Salem et Rafik Abdessalem sous aucun prétexte. Bref, pour Hamadi Jebali l’équation devient très difficile, il doit à la fois contenter ses alliés du début de l’aventure Troïka, ne pas froisser le cheikh en se séparant de son gendre surprotégé et enfin réussir une ouverture vers de nouveaux alliés (l’alliance démocratique et le groupe Wafa de A. Ayadi). Remanier ce gouvernement devient un véritable casse-tête chinois pour le Premier ministre. De remaniement technique, ce dernier devient un acte politique de première importance. Comment va s’en sortir un Hamadi Jebali, qui cache de moins en moins son exacerbation face aux flots de pressions et de chantages qu’il est en train de subir ? Devant tant de «gabegie» côté formation majoritaire, une démission de sa part ne serait pas une surprise tant la Troïka semble fragmentée, divisée et désormais plus hétérogène que jamais. Pour le moment, le suspens est à son comble, les tractations dans les coulisses vont bon train, ceux qui crient à la démission quittent la table des pourparlers pour y revenir dès qu’un soupçon de solution semble être trouvée. En résumé, la situation se présente ainsi, le Premier ministre est au bord de la crise de nerfs, les marchandages et autres courses aux strapontins lui font perdre un temps énorme alors que le pays est en pleine crise politique… A notre humble avis, s’il veut réellement mettre fin à ce mauvais feuilleton qui dure déjà depuis deux semaines, une seule solution s’impose, composer comme l’exige la situation, un gouvernement resserré dont les deux missions seraient de gérer les affaires courantes du pays et de préparer les élections à venir. En effet, ce gouvernement Jebali II, pour cause de fin de la validité légale de son mandat, doit en principe s’astreindre uniquement à ces deux tâches ? Est-il, en effet, encore légitime à engager le pays sur le moyen et long terme alors que sa mission première, ne l’oublions pas, est de gérer cette période par définition provisoire ? Le bon sens dicterait cela… mais si l’on juge par les intentions des gouvernants et surtout si l’on se réfère à la méthode de ce gouvernement faite exclusivement de navigation, à vue et qui nous a valu d’avaler des boas entiers d’incohérences, de revirements, on peut affirmer sans risque aucun de nous faire démentir «qu’on n’est pas sorti de l’auberge»



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