Cheikh Houcine Laabidi : le «Destour» est «Haram» car il implique le «Dous» et la «Tour»

Cheikh Houcine Laabidi : le «Destour» est «Haram» car il implique le «Dous» et la «Tour»
National
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Alors que le draft de la nouvelle Constitution est en débat à l’échelle nationale, des franges islamistes ont ressurgi pour mettre en échec le processus et appeler à son abandon. A côté du Hizb Ettahrir qui a manifesté le vendredi dernier devant l’Assemblée Constituante pour protester contre le projet au motif qu’il ne consacre pas le Califat, des représentants de la mouvance salafiste ont développé un discours radical visant à amener les fidèles et les prieurs à boycotter l’œuvre constitutionnelle. Parmi eux, Cheikh Houcine Laabidi qui s’est attribué le titre de Cheikh de la grande mosquée de Zitouna. Dans sa prêche du vendredi, Cheikh Houcine Laabidi a mis en garde contre toute forme de soutien au nouveau «Destour» car, selon lui, le terme se compose de «DOUS» qui est synonyme de pousser et «TOUR» qui est le diminutif de la tour Eiffel. D’après le Cheikh, qui se considère l’un des précurseurs de l’enseignement Zeitounien après la révolution du 14 Janvier, l’adhésion au «Destour» est «Haram». Cette interprétation anecdotique du terme «Destour» a été évoquée lors de l’émission «Sans complaisance», présentée sur Hannibal TV dans la soirée du 13 janvier. Lotfi Laâmari n’a pas caché son étonnement parce que d’un côté le terme «Destour», d’origine persane, n’a rien à voir avec la tour Eiffel ; il désigne l’autorité politique. D’un autre côté, l’interprétation est donnée par un jurisconsulte musulman censé disposer d’une culture générale suffisante. Le fait d’avoir avancé en public cette explication ridicule peut vouloir dire que le Cheikh a puisé la réponse dans une culture de bas étage diffusée par des charlatans et des personnes illettrées ou simplement lettrées. Comme cela peut traduire une tentative de manipuler l’esprit des prieurs en leur racontant des débilités comme on le faisait au moyen âge. Cheikh Abdelfattah Mourou qui a participé à la même émission n’a pas émis de commentaire précis concernant cette interprétation, et a fait part de son respect à Cheikh Houcine Laabidi qu’il connaît depuis les années 70 et auquel il reconnait des qualités intellectuelles le prédisposant à un rôle d’avant-garde dans la réhabilitation de la grande mosquée et de son rôle. Seulement et dans une allusion à l’affaire de la Khaldounia, il lui reproche le fait de ne pas avoir eu recours à la justice pour protéger les droits de l’institution qu’il représente, en l’occurrence la Mosquée Zitouna, et de se servir d’hommes de main pour s’emparer du local de la Khaldounia et des documents qu’il contient. Tous ceux qui ont pris part à l’émission, y compris Cheikh Mourou qui est le vice-président du mouvement Ennahadha, ont déploré l’absence de l’Etat dans cette affaire scandaleuse. Lotfi Laâmari est allé encore plus loin en supposant que Cheikh Houcine Laabidi bénéficie du soutien des autorités et que n’eut été ce soutien, il n’aurait jamais eu le courage de prendre d’assaut un lieu public. Il s’est demandé, à ce propos, pourquoi les ministres de souveraineté tiennent à rester au pouvoir s’ils sont incapables d’apporter la sécurité et d’imposer le respect de la loi.



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