Moncef Marzouki : « l'héritage de Ben Ali est loin d'être soldé »

Moncef Marzouki : « l'héritage de Ben Ali est loin d'être soldé »
National
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Alors que lundi prochain, la Tunisie bouclera sa deuxième année sans Ben Ali, le Président Marzouki a accordé une interview à BFM TV, au palais présidentiel de Carthage. Troika, constitution, partis, élections, libertés et les relations avec la France étaient au menu de cette interview au cours de laquelle le Président aura tenté d’éclairer notre lanterne. Rappelant qu'il est un homme de gauche avant tout, Moncef Marzouki justifie les différences idéologiques au sein des trois partis de la Troika comme nécessaires au bon équilibre du pouvoir en place pour mener avec succès cette période de transition. Cette période est certes délicate, toujours selon le Président, mais la Tunisie est sur le bon chemin, selon lui. Un chemin qui impose actuellement un dialogue national, avec tous les partis du paysage politique, y compris Nidaa Tounes. D'ailleurs, à propos du parti de Caïd Essebsi, Marzouki estime que la plainte qu'aurait déposée Nidaa Tounes contre Ali Laareydh et Noureddine Bhiri auprès de la Cour pénale internationale est absolument "grotesque" dans la mesure où on ne s'adresse pas au CPI pour "avoir été empêché de tenir une réunion" mais pour des faits nettement plus grave. Après la condition, qui sera prête dans "deux ou trois mois", Marzouki a réédité son souhait de voir les dates des élections rapidement fixées. Des élections durant lesquelles le Président s'attend à beaucoup de surprises et auxquelles il affirme ne pas y penser encore. Sa décision de se porter candidat à un nouveau mandat présidentiel sera prise ultérieurement en fonction des prérogatives que lui garantirait la nouvelle Constitution. Volet libertés, Marzouki affirme que la liberté d'expression bat son plein dans nos contrées et ce, malgré quelques dérives comme les rumeurs et autres accusations dont sont victimes quelques membres du gouvernement… Rafik Abdesselam en tête. S'il affirme que l'héritage de Ben Ali est loin d'être soldé, Marzouki a envoyé une nouvelle pique à la France et plus précisément à l’encontre de l'ex-président Sarkozy. Le Président tunisien ne pardonne toujours pas à Sarkozy d'avoir soutenu Ben Ali, durant les pires moments de sa dictature, et lui apportant son aide et son "expertise policière". Les relations franco-tunisiennes vont néanmoins légèrement mieux depuis l'accès au pouvoir de François Hollande.



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