Quatre scénarii de croissance, selon Hachmi Alaya

Quatre scénarii de croissance, selon Hachmi Alaya
National
print



Hachmi Alaya, universitaire et économiste, a analysé aujourd’hui sur les ondes d’Express FM les perspectives de croissance de l’économie tunisienne en 2013. Il commence par dresser le bilan 2012 qu’il résume en une phrase : « Nous avons évité la récession, mais raté la relance... et dansé sur un volcan politique ». Il continue avec une revue des indicateurs macro-économiques : * Une inflation de quasiment 6% (5.93%) * Un déficit budgétaire de 6.6% (estimation) * Un déficit commercial de l’ordre de 10% du PIB * Un redressement des avoirs en devises en toute fin d’année Quant aux perspectives 2013, Hachmi Alaya établit quatre scenarii : un vert, un oranger, un rouge et un noir. Il finit par écarter l’hypothèse d’un scénario vert en soulignant l’importance des risques connus, qu’il classe en trois volets. D’abord, l’environnement international risqué de l’économie tunisienne. En effet, nos principaux partenaires (France, Italie, Allemagne, Belgique, Grande-Bretagne, Espagne) vont vivre une stagnation qui impactera le carnet de commandes national. L’expert estime que dans ces conditions, la croissance tunisienne ne pourra dépasser les 3%. Ensuite, la flambée des matières premières. Massivement importées, ces matières vont voir leur prix grimper suite à la reprise de l’économie américaine, et la tension sur la demande chinoise et indienne. Cette flambée touchera des secteurs stratégiques comme les hydrocarbures, les céréales,... et aura un impact négatif sur l’économie tunisienne convalescente. Ces produits exerceront donc une pression sur la caisse de compensation et le pouvoir d’achat, freinant d’autant la croissance. Enfin, le climat politique et socio-économique des affaires qui n’est pas rassurant et pèse lourdement sur l’investissement et la création de l’emploi. Hachemi Alaya caractérise ensuite les scenarii par quatre variables : l’environnement économique international, le prix des matières premières, le contexte politique en Tunisie et la politique économique nationale. Scénario oranger Le scénario oranger prévoit une stabilisation des différents paramètres de l’environnement international sur les mêmes bases qu’en 2012 avec un début de rétablissement à la fin 2013, un baril du pétrole entre 100 et 110 $, un dénouement sur le plan politique à la fin d’année (constitution, élections), et une politique économique qui maintient les grands équilibres et qui tente une relance par l’investissement. Dans ces conditions, l’expert parie sur une croissance maximum de 3%, une inflation de 6%, un déficit budgétaire de 7%, un déficit extérieur de 8% et un chômage à 17%. Scénario rouge Le scénario rouge table quant à lui sur le maintien des mêmes tendances qu’en 2012 tout au long de 2013, un baril entre 110 et 125 $, un agenda politique prévoyant des élections en 2014 et la poursuite d’une politique de relance par la consommation. Dans ces conditions, l’expert envisage une stagnation du PIB (0% de croissance), une inflation de 6 à 8%, un déficit budgétaire de 7%, un déficit extérieur de 8.6% et un chômage à 18%. Scénario noir Le scénario noir envisage une crise mondiale profonde et un baril dépassant 125 $, un horizon politique incertain et un dérapage de la politique de relance économique de la consommation. Dans ces conditions, l’expert est alarmant et parle d’une récession, une inflation de 8 à 10%, un déficit budgétaire de 8%, un déficit commercial de 10% et un chômage à 20%. Hachmi Alaya privilégie le scénario oranger tout en nuançant par la difficulté d'estimer les évolutions des prix de matières premières et en le conditionnant par un dénouement sur le plan politique national à la fin de l’année 2013. Il émet aussi des réserves justifiées par une ambiance préélectorale propice au combat idéologiques et un contexte social miné.

Hedi Zaher




André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Tunisie : Arrestation d’un troisième terroriste à Kasserine

Suivant