Plus de 5 mois après son limogeage, l’ancien gouverneur de la Banque centrale, Mustapha Kamel Nabli, a eu l’occasion de s’exprimer sur les ondes de la radio Mosaique FM et a livré son appréciation de la situation économique, sociale et politique.
Premier gouverneur postrévolutionnaire de la Banque centrale tunisienne, Mustapha Kamel Nabli estime que dans une période ou la recrudescence de la violence est de plus en plus palpable son mélange avec le discours politique virulent et la non-application de la loi, mettent le pays sur une pente dangereuse, qui nuit non seulement au bon déroulement du processus démocratique mais aussi à la sécurité du pays.
Le budget 2013, une mise à jour de celui de 2012 !
Selon lui, cette situation monopolise les efforts de nos forces de polices et de nos forces armées qui s’occupent d’assurer la sécurité a l’intérieur du pays, au lieu de se concentrer sur la sécurisation de nos frontières ou la situation est inquiétante, à cause notamment du trafic d’armes.
Les investisseurs ayant besoin d’évoluer dans un environnement économique équilibré mais aussi un climat politique et social apaisé pour être mis en confiance quant au bien fondé de leurs décisions d’investir, l’ancien gouverneur de la BCT, précise que « croissance économique et sécurité sont indissociables ».
Mise en garde contre la manipulation
des données statistiques à des fins politiques
Evoquant le budget de l’Etat pour 2013, qui vient d’être voté par l’Assemblée nationale Constituante, Mustapha Kamel Nabli, juge que la manière dont il a été élaboré par le gouvernement n’est pas la bonne vu qu’elle ne permet pas de booster l’économie.
Ce budget constitue seulement une mise à jour de celui de 2012, et ne présente aucune vision ni solution pour sortir l’économie de la crise. Il met en garde aussi contre la manipulation des données statistiques à des fins politiques et partisanes, soulignant que le régime de Ben Ali utilisait les mêmes subterfuges pour tromper l’opinion.
La politique monétaire a atteint ses limites
Abordant les raisons du déficit budgétaire et du déséquilibre de la balance monétaire, Mustapha Kamel Nabli explique que la politique monétaire menée est à bout de souffle et a atteint ses limites. Aussi, les mesures bancaires récemment annoncées par la BCT ne feront qu’aggraver la situation.
Il prévoit un accroissement du déficit en 2013 par rapport à celui de 2012, et des difficultés économiques encore plus grandes alors que pas plus tard qu’hier, la BCT, continue de parler d’une tendance positive de l’économie tunisienne surtout pour les industries manufacturières destinées à l’exportation.
Mustapha Kamel Nabli en politique ?
Interrogé sur ses présences remarquées lors des meetings de Nidaa Tounes, Mustapha Kamel Nabli répond qu’il est normal qu’on fasse appel à ses compétences et que ses contacts ne s’arrêtent pas au parti de Beji Caïd Essebsi. Il ajoute qu’il a des relations cordiales avec d’autres partis comme Al Massar ou Al Joumhouri. « Je vais là où on m’invite » fait-il remarquer.
Toutefois, concernant une éventuelle implication en politique, il estime que son profil peut être plus bénéfique au pays en tant que personnalité indépendante et neutre qu’en tant que militant ou cadre d’un parti, c’est pour cela, affirme-il, qu’il ne s’inscrira dans aucun parti dans le futur proche.
