17 décembre 2010 – 14 janvier 2011 : Chronologie des 28 jours qui ont changé la Tunisie

17 décembre 2010 – 14 janvier 2011 : Chronologie des 28 jours qui ont changé la Tunisie
National
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Cela fait maintenant deux ans que Mohamed Bouazizi s’est immolé par le feu devant le gouvernorat de Sidi Bouzid. Retour sur la chronologie des événements qui ont mené à la révolution du 14 janvier et ont tenu la Tunisie (et le monde) en haleine pendant deux mois. 17 décembre 2010 : Mohamed Bouazizi, marchand ambulant, proteste contre la saisie de son gagne-pain et s’immole par le feu. 18-20 décembre : Violents heurts entre manifestants et forces de l’ordre dans le gouvernorat de Sidi Bouzid. La jeunesse de la région laisse exploser sa colère et son indignation après le geste de Bouazizi. 24 décembre : La police tire à balles réelles sur des manifestants à Menzel Bouzaîane, non loin de Sidi Bouzid. Deux morts sont à déplorer alors que des arrestations en masse visent la population de la région. 27 décembre : Plusieurs villes tunisiennes sont le théâtre de manifestations de soutien organisées par la société civile. 28 décembre : A la télévision, dans un discours, Ben Ali dénonce l’instrumentalisation politique des événements. Il se rend en outre à l’hôpital des grands brûlés au chevet d’un Bouazizi agonisant. 30 décembre : Le gouverneur de Sidi Bouzid et le ministre de la Communication sont limogés. 4 janvier 2011 : Mohamed Bouazizi décède. Il est inhumé le lendemain à Sidi Bouzid. Une foule impressionnante a investi le petit cimetière où ont lieu les funérailles. 6 janvier : Manifestations et violences ont lieu à Thala et Kasserine où l’armée est mobilisée. Des bâtiments officiels sont pris pour cible et saccagés. 8 janvier : Les affrontements se poursuivent à Thala et Kasserine et s’étendent à Regueb et Kairouan. 10 janvier : Dans un deuxième discours au peuple tunisien, Ben Ali dénonce des actes terroristes et promet la création de 300.000 emplois dans un bref délai. 11 janvier : Les violences se poursuivent au centre du pays alors que débute le soulèvement des banlieues populaires de Tunis. 12 janvier : L’UGTT organise des grèves générales dans plusieurs villes (Sfax, Kairouan) et appelle à une grève générale à Tunis pour le 14 janvier. L’armée intervient dans les banlieues populaires de la capitale. Le couvre-feu est décrété. 13 janvier : Alors que l’armée investit Tunis, Ben Ali adresse son dernier discours et s’engage à quitter le pouvoir en 2014. 14 janvier : À travers le pays, des manifestations demandent le départ de Ben Ali. Des milliers de Tunisiens occupent l’avenue Bourguiba, devant le ministère de l’Intérieur, scandant le slogan «Dégage». Le gouvernement est limogé et l’état d’urgence déclaré. Ben Ali quitte le pays alors que le général Ammar est réintégré dans ses fonctions et Mohamed Ghanouchi assure l’intérim (pour quelques heures) à la tête de l’État avant de céder la présidence à Foued Mbazza, président de la Chambre des députés. Tels sont les principaux événements qui ont mené à la révolution du 14 janvier 2011. Il est toutefois certain que, selon les sensibilités et le vécu de chacun, plusieurs autres péripéties ont leur place dans cette chronologie sommaire. A nos lecteurs de souligner les éventuelles omissions de cette chronologie et nous faire part de ce qu’ils ont pu ressentir comme les événements les plus importants. Pour ma part, je mentionnerai trois événements qui ont participé à précipiter l’enchaînement des faits :
  • La photographie de propagande représentant Ben Ali au chevet de Bouazizi et sa perception par le public.
  • L’indignation consécutive au décès d’un deuxième immolé par le feu à Metlaoui le 6 janvier
  • La brutalité de la répression et le silence total des médias, source de colère des Tunisiens.
En conclusion, cette chronologie tente de fixer les dates-clés et ne prétend pas à la perfection. Ce sera la tâche des historiens déjà nombreux à se pencher sur la révolution du 14 janvier.



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