Double discours ou scission : Ennahdha à la croisée des chemins !

Double discours ou scission : Ennahdha à la croisée des chemins !
National
print



Les interventions, ce matin sur les ondes de la radio Mosaique FM de deux personnalités politiques auxquelles on peut ajouter les déclarations du Secrétaire général de l’UGTT ont eu la particularité de converger vers un seul sujet : Ennahdha ! Lors de la conférence de presse tenue ce matin par Houcine Abassi, le Secrétaire général de la Centrale syndicale, n’a pas baissé de ton envers les "agresseurs" de l’UGTT, estimant crûment «que la violence perpétrée à l'encontre de l'UGTT pourrait être financée puisque les multiples agressions ont commencé après le lancement de son initiative». Initiative qu’avait rejetée Ennahdha, soit dit en passant ! C’est aussi le sentiment de Hamma Hammami, porte-parole du Front populaire qui pointe du doigt Ennahdha, «le seul parti qui a rejeté l'initiative de l’UGTT». Il s’en prend au gouvernement, dominé par Ennahdha, qu’il juge trop passif par rapport aux événements de Siliana et aux suites qu’il devrait donner, estimant surtout qu’Ennahdha continue à refuser le dialogue avec les autres partis et ne veut pas se concerter notamment lorsque des problèmes aigus surgissent. C’est à mille lieues des promesses faites par Hamadi Jebali, qui a annoncé, dans son interview d’hier, que la Constitution serait bientôt achevée. Pourtant, ce n’est pas l’avis de Samia Abbou, élue CPR à l’assemblée Constituante et donc appartenant à la Troïka. Toujours sur MFM, elle a estimé qu’Ennahdha est responsable du retard enregistré dans l’élaboration de la nouvelle constitution, en raison de son entêtement. Samia Abbou cite en exemple le différend sur le régime politique qui persiste toujours puisqu’Ennahdha ne veut pas lâcher du lest quant à sa décision de priver le chef de l’Etat de plusieurs de ses prérogatives. Entre elle, qui voit venir à grands pas un référendum sur la Constitution, «chose inévitable», estime-t-elle et entre l’optimisme de Hamadi Jebali, c’est à se demander si on parle de la même Constituante. Hamma Hammami rejoint, quant à lui, l’avis de Mme Abbou et signale en passant «qu’Ennahdha n’a toujours pas pris de positions décisives en ce qui concerne l'achèvement de la rédaction de la Constitution et l'annonce d'une date officielle des prochaines élections». Que la branche dure d’Ennahdha soit implantée à l’ANC n’est pas un fait nouveau. Habib Ellouze en est le parfait exemple et Hamma Hammami n’oublie pas de le citer au même titre que son mentor Rached Ghannouchi. Existe-t-il pour autant une lutte intestine au sein même d’Ennahdha ? Hamma Hammami reste convaincu que certains membres dans ce parti veulent imposer leurs idées par la force. Le fait d’innocenter le gouvernement dans les attaques contre l’UGTT et d’imputer la responsabilité à certaines parties au sein d’Ennahdha en dit long. Qu’en pense Hamadi Jebali ?



André Parant juge nécessaire de préserver les acquis démocratiques en Tunisie

Précédent

Tunisie : Séance inaugurale du conseil des régions et des districts

Suivant