Les organisations des droits de l’homme se plaignent et la FIDH boude Tunis !

Les organisations des droits de l’homme se plaignent et la FIDH boude Tunis !
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Les gouvernants qui ont promis aux Tunisiens de respecter les droits de l’homme, parce que, affirment-ils, ils avaient tellement souffert sous le règne du dictateur déchu sont aux abois. Car ceux qui les défendaient hier becs et ongles dehors, ceux qui avaient pris faits et causes pour eux, ceux qui les avaient soutenus contre vents et marées, sont aujourd’hui bien remontés contre eux dans la mesure où ces droits qu’ils ont promis de défendre, sont bafoués et dans le viseur des défenseurs des droits de l’homme. Tout d’abord et sur le plan national, la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme vient de présenter une action en justice auprès d’Amnesty International et du Réseau Arabe pour l’information sur les droits de l’homme et une plainte contre le ministre de l’Intérieur, les directeurs généraux et toute personne ayant donné l’ordre ou exécuté des ordres lors des incidents de Siliana. La ligue dénonce l’utilisation des armes interdites comme la chevrotine importée d’Italie et des bombes lacrymogènes dont la validité a expiré depuis 1986. Ensuite, Amnesty International a exprimé sa grande préoccupation concernant la blessure de 300 citoyens au cours des manifestations à Siliana à cause de la violence disproportionnée des forces de police appelant les autorités à respecter les manifestations pacifiques et à ouvrir une enquête sur ce qui s’y est passé. Enfin, le coup de grâce est venue de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme qui vient de communiquer qu’elle a pris la décision lors de sa réunion tenue les 30 novembre, 1er et 2 décembre de déplacer son 38ème congrès prévu à Tunis vers un autre lieu. La Fédération Internationale des Droits de l’Homme a justifié sa volte-face en affirmant que cette décision intervient après avoir constaté « l’instabilité de la période transitoire qui se prolonge », « l’insécurité croissante dans la période récente et les violences qui se multiplient, les violations des droits de l’homme et les attaques contre leurs défenseurs », et que cela pouvait faire courir « le risque de ne pouvoir réunir tous les membres de la FIDH dans leur universalité ». La FIDH regrette cette décision tout en « exprimant sa solidarité avec ses membres tunisiens dans leur combat courageux pour les droits universels, pour les droits à la dignité, à l’égalité et à la liberté, mots d’ordre de la révolution tunisienne qui doivent se traduire en actes afin de construire Une Tunisie libre et démocratique. » Elle termine son communiqué en exprimant sa détermination « d’agir, aux côtés de ses membres, pour le respect et la réalisation des droits humains universels en Tunisie, et entend poursuivre à cet effet un dialogue constructif avec les plus hautes autorités tunisiennes. » Avec ce qui vient de se passer à la place Mohamed Ali et l’attaque du siège de l’UGTT, cela ne peut que conforter la position de la FIDH. Dommage pour notre jeune révolution et pour notre pays…



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