Guerre, désormais, déclarée entre l’UGTT et Ennahdha !

Guerre, désormais, déclarée entre l’UGTT et Ennahdha !
National
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Farhat Hached s’est retourné dans sa tombe après les événements qui ont eu lieu aujourd’hui devant le siège de « son » UGTT. Des affrontements ont en effet marqué la commémoration du 60e anniversaire de la mort du leader de l’UGTT Farhat Hached, assassiné le 5 décembre 1952 à Rades. Pour célébrer l’événement, les syndicalistes avaient prévu une longue marche partant du siège de l’UGTT, Place Mohamed Ali jusqu’à la Kasbah. Cette marche a été gâchée par des affrontements entre syndicalistes venus participer à cette commémoration et des personnes venues manifester contre l’UGTT. Deux camps face à face qui se sont insultés avant d’en venir aux mains et de se battre à coups de bâtons, de jets de pierres et de gaz. Selon des témoignages recueillis sur place auprès des sympathisants de la centrale syndicale, des membres de la Ligue de la protection de la Révolution les auraient attaqués allant même jusqu’à les menacer à l’aide d’armes blanches. Selon ces mêmes syndicalistes, ces personnes appartenaient à des partisans d’Ennahdha et des ligues de protection de la Révolution. Lors de ces affrontements, plusieurs personnes, dont des membres du bureau exécutif de l'UGTT ont été blessées, selon Hfaïedh Hfaïedh, secrétaire général adjoint de la centrale. De son côté, Néjib Gharbi, chargé de l'information du mouvement Ennahdha, a accusé l’UGTT d’avoir ouvert les hostilités, accusant des syndicalistes d’être sorties du siège de l’UGTT, munis de bâtons et de gaz lacrymogène, et agressant tous ceux qui étaient venus manifester leur opposition à l’UGTT dont des partisans d’Ennahdha. De son côté, Houcine Abassi, le secrétaire général de l’UGTT, est monté au créneau en mettant en cause, sur les ondes de Shems FM, la responsabilité du gouvernement rappelant que «l'UGTT n'a jamais été attaquée du temps de Bourguiba et de Ben Ali et que le gouvernement actuel, choisi à travers des élections transparentes, est responsable de ces violences». Il a annoncé que «l'UGTT ne compte pas fermer les yeux sur de tels actes, car ce qui s'est passé aujourd'hui c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Le monde entier est témoin des véritables desseins de ces obscurantistes, ennemis de la démocratie, de la liberté et de la justice sociale. Ils ignorent que ceux qui se sont attaqués à l’UGTT se sont cassé les dents. S’ils veulent la guerre, ils l’auront !» Sur ce plan, le bureau exécutif s’est réuni en toute urgence pour décider des suites à donner à cette énième attaque contre la Centrale syndicale menée par les Nahdhaouis depuis quelques mois, l’objectif étant de la briser et de la dissuader de jouer tout rôle politique et social. Par ailleurs, l’Union régionale de l’UGTT de Sfax prendra des décisions demain sur cette agression. On peut s’attendre aussi à des réactions similaires dans tout le pays et une grève générale n’est point à écarter. Dans l’autre camp, Ennahdha, a comme à son habitude, essayé de temporiser en publiant un communiqué "condamnant vivement les violences et exprimant sa solidarité avec tous les blessés et appelant toutes les parties à se contenir et à ne pas glisser vers les affrontements". On n’y voit donc aucune condamnation de l’attaque contre l’UGTT, mais ils condamnent en des termes vagues la violence et appellent au calme, contrairement aux autres partis politiques et à la société civile qui ont été unanimes parlant même du second assassinat de Farhat Hached. En revanche, les responsables d’Ennahdha ont poursuivi leurs critiques envers l’UGTT sur tous les plateaux se prévalant, entre autres, du témoignage d’un journaliste français présent sur les lieux. Celui-ci, Thierry Bresillon (correspondant de Rue89 à Tunis) qui était présent sur les lieux et a indiqué dans ses témoignages que : "Le rassemblement était pacifique, tendu, mais sans violence. Les militants de l'UGTT sont sortis avec des bâtons et ont attaqué la foule. À aucun moment, une quelconques arme ou bâton n'est sorti des rangs de manifestants d’Ennahdha. Des jeunes masqués sont montés sur le toit de l'UGTT et ont balancé des pierres et même une chaise sur les manifestants". Une version démentie par la vidéo que nous vous proposons à la fin de cet article. Quant aux membres de la ligue de protection de la révolution, dont la dissolution a été demandée par la plupart des organisations de la société civile et des partis politiques pour usage de la violence contre tous les opposants au gouvernement, ils ont affirmé que ce sont les syndicalistes qui ont ouvert les hostilités alors qu’ils ne faisaient que quémander «l'assainissement de l’UGTT des symboles de l'ancien régime». Signalons que l’arrivée des forces de l’ordre et de quelques militaires pour séparer les deux groupes a permis de limiter les dégâts, mais n’a pas empêché les deux parties à s’insulter et crier des slogans qui en faveur de l’UGTT, qui hostiles à la Centrale.



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