Plainte contre l’ISIE en l’absence du rapport de la Cour des comptes !

Plainte contre l’ISIE en l’absence du rapport de la Cour des comptes !
National
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Dans la série des affaires juridico-politiques qui se déclenchent à tort ou à raison, pour ne pas dire à tort et à travers, nous venons d’apprendre aujourd’hui que le ministère public auprès du tribunal de Tunis a décidé l’ouverture d’une enquête suite à la plainte déposée contre l’ISIE en la personne de son Président, monsieur Kamel Jendoubi. Contacté à ce sujet par la radio Shems FM, ce dernier ramène l’affaire à une manœuvre visant à distraire l’opinion publique et à discréditer l’instance par le recours à la diffamation. De son côté, Maître Fathi Laâyouni, intervenant ce soir sur la radio Mosaïque FM, a indiqué qu’il avait été mandaté par le Chargé du Contentieux de l’Etat en vue d’engager cette action après publication du rapport financier sur le site officiel de l’Instance. L’avocat estime que les dépenses sont exorbitantes et injustifiées et nécessitent une mise en examen judiciaire. Selon sa lecture du rapport, les élections auraient coûté en moyenne 4.805 dinars par électeur alors que monsieur Zaki Rahmouni, membre de l’ISIE, assure que le coût réel s’élève à 4.805 millimes par participant. S’agit-il d’une erreur au niveau de la lecture du chiffre ou d’une information puisée dans des documents fuités sur le réseau social et non officiellement confirmés. En effet, comme par hasard, ces informations faisant état de mauvaise gestion et de dépassements, ont vu le jour et se sont multipliées au moment de la discussion du projet de loi relatif à l’Instance et de l’annonce du consensus de la Troïka sur la personne de Kamel Jendoubi pour la présider une nouvelle fois. Au fait, la seule autorité habilitée à vérifier les comptes et auditer la gestion financière de l’Instance est la cour des comptes qui jusque là n’a pas clôturé ses travaux ainsi que l’a souligné, il y a une dizaine de jours, monsieur Chedly Srarfi, rapporteur de la cour. Il a ajouté dans sa déclaration aux médias que le rapport final n’est pas encore établi et que toute information publiée sur les réseaux sociaux ne revêt aucune crédibilité. D’où alors l’on se demande comment le tribunal peut statuer sur la base d’informations non probantes et d’un dossier non encore clôturé. D’autre part, la loi du 8 mars 1968 portant création de la cour des comptes lui attribue une mission juridictionnelle en vertu de laquelle il lui est requis de transmettre le dossier au procureur de la république si elle relève lors de ses contrôles des délits et des crimes. Le fait qu’elle n’y ait pas recouru jusque là, probablement parce qu’elle n’a révélé ni délit ni crime, nous pousse à nous interroger sur le bien-fondé de l’accusation.



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