Siliana : manifestation d’aujourd’hui empêchée

Siliana : manifestation d’aujourd’hui empêchée
National
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La ville de Siliana a vécu hier, mardi 27 novembre, l’une des plus terribles journées de son histoire, en tous les cas la plus violente depuis la révolution du 14 janvier. D’un rassemblement pacifique au cours duquel les manifestants exigeaient plus de moyens pour la région et le limogeage du gouverneur. Aujourd’hui, la tension ne baisse pas puisque les citoyens, réunis devant le siège de l’Union régionale de l’UGTT, ont été empêchés de manifester par les forces de l’ordre, venues en grand nombre, contrairement aux allégations du gouvernement qui a dit respecter le droit des citoyens de manifester mais sans que cela ne dégénère ou ne touche ou ne menace les intérêts des citoyens. Des sources précisent que ce sont les agents de l’ordre qui ont commencé à lancer des bombes lacrymogènes sur les manifestants dans le but de les dissuader à se diriger devant le siège du gouvernorat. Cependant, on constate que du côté des autorités régionales ou du parti au pouvoir, les opinions émises versent toujours dans le sens de la dénonciation de fantômes, des dires faisant à peine sourire et nous donnant une idée sur leur degré de compétence. Si le gouverneur parle, sérieusement SVP, de pierres importées d’autres régions utilisées par les manifestants, le vice-président du bloc d’Ennadha à l’ANC parle lui des suppôts et des nostalgiques de l’ancien régime pour finalement appeler le gouvernement à « nettoyer l’administration le plus vite possible », autrement dit un appel à la chasse aux sorcières, le rêve fou poursuivi par Ennahdha depuis son accession au pouvoir. Quant aux députés faisant partie du bloc démocratique, et au-delà des condamnations de l’usage de la violence disproportionnée contre les citoyens, se rangent aux côtés des manifestants pour exiger le départ du gouverneur tout en exigeant la constitution d’une commission d’enquête pour déterminer les responsabilités dans les terribles affrontements qui se seraient poursuivis jusqu’à la tombée de la nuit. Si les autorités continuent sur cette voie de l’utilisation de la répression pour répondre aux doléances légitimes des autorités, un gouverneur qui parle de pierres importées ou qui ferme sa porte au nez des citoyens n’a pas raisonnablement sa place parmi les responsables d’un pays comme le nôtre où les compétences ne se comptent pas, l’explosion sociale risque de s’étendre à plusieurs autres régions.



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