Tunisie : les salafistes gardent leur calme après le décès d’un des leurs ?

Tunisie : les salafistes gardent leur calme après le décès d’un des leurs ?
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Bechir Golli était en détention provisoire dans le cadre de l'enquête sur l'attaque contre l'ambassade des États-Unis à Tunis. Il est mort, jeudi 15 novembre 2012, d’un arrêt cardiaque après 57 jours de grève de la faim. Soupçonné d'avoir participé à l'attaque contre l'ambassade US à Tunis, le 14 septembre dernier, qui avait fait 4 morts parmi les assaillants et qui, selon les autorités et les Américains, avait été orchestrée par la mouvance salafiste jihadiste, il avait été interpellé avant d’être transféré à l'hôpital. Sa mort survient alors que les tristes événements de Douar Hicher sont encore dans les mémoires après la mort de deux salafistes. Si le ministère de la Justice n’a toujours pas réagit à ce décès, les avocats des salafistes arrêtés ont décidé, eux, de tenir, aujourd’hui, un point de presse au Tribunal de première instance de Tunis en vue d’éclairer l’opinion publique. Comme le clame haut et fort l’avocat Abdelbasset Ben Mbarek, Bechir Golli était innocent et aurait entamé une grève de la faim pour se défendre alors qu’il disait ne pas appartenir au courant salafiste. Suite à son décès, un autre avocat, Nizar Toumi, aurait décidé d’entamer un procès contre le ministère de la Justice, impliqué, selon lui, dans le décès de Bechir Golli et responsable de la dégradation de son état de santé. Un second salafiste, Mohamed Bakhti, est lui aussi en grève de la faim, et serait dans un état critique (mise à jour @ 17 novembre : M. Bakhti est décédé ce matin), selon son avocat Me Ben Mbarek qui a appelé à l'ouverture d'une enquête sur les circonstances dans lesquelles est décédé Bechir Golli et rappelé que son client est dans un état critique et souffre d'un traumatisme crânien. Hier, des dizaines de salafistes se sont rendus à l'hôpital Charles Nicolle de Tunis pour réclamer la dépouille du défunt au milieu d’une grande présence policière et des renforts de l'armée nationale. Aujourd'hui, une marche pacifique est attendue à Bizerte. Les salafistes se considèrent aujourd’hui, victimes d’une répression injustifiée à leur encontre notamment après l’arrestation de plus d’une centaine de personnes appartenant au courant salafiste et surtout après la mort de deux autres à Douar Hicher lors d'attaques contre deux postes de la garde nationale. Vont-ils, de nouveau, défier le gouvernement ? Pour l’heure, tout est calme en ce vendredi et même sur les pages Facebook pro-salafistes, rien n’a été relevé de particulier ; aucun appel à la vengeance et aucun message de violence ! Mise à jour 13h45 : le ministre de la Justice transitionnelle Samir Dilou est intervenu, aujourd'hui, sur les ondes de Mosaique FM, dans Midi Show, pour revenir sur le décès du salafiste Béchir Golli. Il a déclaré que « Béchir Golli , comme Mohamed Bakheti, a entamé une grève de la faim pour exiger sa libération, mais qu'il ne peut intervenir dans ce genre de situation puisque cette décision revient essentiellement et uniquement au juge ».



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