Rosige Zukunft, un avenir en rose pour l'art actuel en Tunisie

Rosige Zukunft, un avenir en rose pour l'art actuel en Tunisie
Culture
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Son Excellence Monsieur Jens Plötner, ambassadeur d'Allemagne en Tunisie, a donné le mercredi 7 novembre à sa résidence une réception à l'occasion de l'exposition "Rosige Zukunft" qui se tient à Berlin . Pour présenter l'exposition, Mr Jens Plötner a d'abord commencé par dire son admiration et son encouragement pour la révolution tunisienne, et pour ceux qui l'avaient faite et continuent à la faire. Dans son introduction, il n'a pas échappé à son excellence de rappeler à l’assistance le rôle exaltant de l'art dans les révolutions : l'art est résistance .Il avait cité une anecdote de l'histoire de la ville de Cologne, où des musiciens avaient joué de la musique dans la cathédrale de la ville tombée en ruine . Dans le catalogue qui a été offert aux invités, nous pouvons lire ceci: "L'exposition "Un avenir en rose, art actuel en Tunisie" est la quatrième de la série "connect"des galeries IFA de Berlin et Stuttgart, elle permet de faire la lumière sur la création artistique actuelle en Tunisie, après la révolution. Les artistes, hommes et femmes ,sélectionnés pour ce projet, vivent et travaillent en Tunisie, ils ont participé aux bouleversements historiques et ils en ont été témoins" C'est donc d'artistes tunisiens qu'il s'agit, qui, avec la collaboration des galeries IFA et de l'institut Goethe, sont allés exposer leurs oeuvres à Berlin. Cet art actuel tunisien, est perçu pour beaucoup de tunisiens et d'observateurs étrangers, comme "l'expression d'une liberté qu'aucune force de pourra annihiler". Le choix du titre n'est pas fortuit : "Un avenir en rose pour l'art tunisien, après un passé mauve et un présent parsemé d'obstacles noirs" Christine Bruckbauer, historienne de l'art, maître de conférence à l'université de la Manouba et critique d'art indépendante le décrit si bien dans son introduction de l'exposition :"Si les évènements et les discours peuvent être déformés, l'art reste un réceptacle hors d'atteinte ou du moins vivace et subversif" Le choix des dix artistes tunisiens retenus pour cette exposition, et qui ont bénéficié d'un séjour à Berlin pour accompagner leurs oeuvres, retient cependant l'attention pour ne pas dire pose problème. Majoritairement citadins vivant à la capitale, ils sont assez connus sur la scène artistique tunisienne. Nous citons, à titre d'exemple, Aicha Filali, Mohamed Ben Slama, Moufida Fadhéla , ou encore Sonia Kallel . Ils ont tous fait des études universitaires en Tunisie et à l'étranger et exposent régulièrement dans les galeries d'art qui ont pignon sur rue à Tunis. Certains d'entre eux participaient encore, en octobre dernier à la biennale Dream City . La question qui se pose tout naturellement est la suivante : pourquoi sont-ce toujours les mêmes artistes qui bénéficient de subventions étrangères et des aides des instituts de coopération? Pourquoi ne voit-on pas les jeunes artistes, ô combien talentueux, des régions de l'intérieur et des zones défavorisées dans de pareilles manifestations, pourquoi ne profitent-ils jamais de ces "faveurs" ? Où réside le problème ? Dans la communication des ambassades et des instituts qui n'opèrent généralement que dans la capitale, ou dans le fait que les jeunes artistes ne font pas l'effort de présenter leurs oeuvres et les sortir au grand jour ? Est-ce simplement un manque de communication ou une réelle volonté pour que le cercle très fermé des artistes le reste toujours ? La réponse à toutes ces questions nous met devant deux évidences :Tout d'abord, le choix des artistes n'obéit pas à des critères objectifs, ensuite, c'est en fonction des orientations des bienfaiteurs que le genre artistique se fait. L'histoire de l'art en Tunisie, témoigne d'une vérité qui se trouve reconduite depuis le début de l'indépendance: un groupe récolte tous les avantages et profits au détriment de l'ensemble des artistes tunisiens .S'agit-il d'une malédiction qui fait que les arts plastiques ,en Tunisie , restent minorisés et incapables de s'inscrire de plain-pied , dans l'histoire universelle de l'art ? Que peut-on demander aux occidentaux qui font l'effort de nous tendre la main?



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