Ennahdha était au courant de l'attaque de l'ambassade américaine et a laissé faire

Ennahdha était au courant de l'attaque de l'ambassade américaine et a laissé faire
National
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Le magazine français Marianne lance de graves accusations contre Ennahdha, le parti qui tient les rênes du pouvoir en Tunisie. Dans son édition du 22 au 28 septembre dernier un article, curieusement passé inaperçu dans les médias tunisiens, relate dans le détail les circonstances dans lesquelles a été prise la décision d'attaquer l'ambassade des Etats-Unis à Tunis, le 14 septembre dernier. L'article montre clairement qu'Ennahdha était au courant de cette décision et qu'elle a laissé les salafistes du mouvement Ansar Ach' Chariâa, sorte de représentation d'Al Qaida en Tunisie, attaquer l'ambassade la plus importante dans notre pays. Le journaliste de Marianne, Malik Ait-Aoudia, raconte avec force détails les péripéties de la réunion secrète qui a eu lieu entre les "composantes de l'islamisme tunisien" la veille de l'attaque de l'ambassade américaine pour décider d'une "réponse coordonnée" à apporter au film Innocence des musulmans jugé blasphématoire à l'endroit du prophète Mohamed. Jeudi 13 septembre 2012 vers 13h30, cette réunion, "sécurisée par des djihadistes" a regroupé aussi bien des salafistes djihadistes que piétistes et a connu également la présence de deux représentants "envoyés par Ennahdha" selon Marianne. Le magazine français affirme que c'est Abou Yadh lui-même - le leader d'Ansar Ach' Chariâa - qui a pris la décision d'"appeler les musulmans à attaquer, pour la détruire" l'ambassade américaine. Décision à laquelle les membres d'Ennahdha ne se sont pas opposés pour préserver "l'unité islamiste" et "ne pas apparaître comme 'les valets de la mécréance américano-sioniste'". A la fin de la réunion vers 17H30, raconte le magazine Marianne, les représentants d'Ennahdha informent les instances de leur parti de l'"accord". En particulier Hamadi Jebali, chef du gouvernement provisoire, et Ali Lâarayadh, son ministre de l'intérieur. Mais "Le gouvernement ne bouge pas". "Il sait que l'ambassade américaine va être attaquée, mais il choisit de regarder ailleurs", dixit Marianne. Le magazine français revient également sur l'aide apportée par la police pour protéger la manifestation des islamistes qui a abouti à l'attaque de l'ambassade américaine. De l'aveu même de Marwan Jedda, l'un des participants à l'attaque, dont les propos ont été repris par Marianne, "les forces de l'ordre cautionnaient la manifestation et nous ont même indiqué le chemin vers l'ambassade des Etats-Unis". Les révélations de Marianne permettent finalement de comprendre l'attitude passive de la police tunisienne le jour de l'attaque de l'ambassade. Non seulement les forces de l'ordre n'ont pas sécurisé le bâtiment mais ils ont aussi très mollement répondu à l'assaut des salafistes. Preuve de l'absence de coordination, voire même de directives de la part du QG des opérations au ministère de l'intérieur. Cela confirme également le caractère décisif de l'intervention des éléments de la garde présidentielle, réclamée d'urgence par Hillary Clinton, pour repousser les assaillants vers l'extérieur. Ennahdha a sciemment compromis la sécurité et les intérêts du pays pour protéger l'unité de la mouvance islamiste. Preuve, s'il en est, que l'allégeance sans réserve de ses dirigeants à l'idéologie islamiste s'est substituée à la loyauté qu'ils doivent à la Tunisie. Crédit photo : thalasolidaire



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