Ghannouchi: la feuille de vigne est tombée !

Ghannouchi: la feuille de vigne est tombée !
National
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Filmé à son insu, Ghannouchi se dévoile comme il ne l'a jamais fait auparavant. Tous les masques sont tombés lors de cet entretien où il s'est cru en confiance, parmi les siens. Pour se permettre de parler comme il l'a fait, le cheikh ne soupçonnait certainement pas la présence d'un Juda dans ses quartiers généraux. S'adressant à "ses enfants" les salafistes, Ghannouchi essaye de les rassurer sur l'application de la chariaa et les invite à plus de retenue et à ne pas perdre espoir. Les choses se feront petit à petit, et ce n'est qu'une question de temps et de patience. Le plus dangereux dans ses propos, c'est le fait de dire que les islamistes doivent impérativement écarter les "laïcs" des rouages de l'état. Les islamistes doivent selon le maître à penser d'Ennahdha, mettre la main sur l'administration tunisienne afin de pouvoir bien s'implanter. Encore une bipolarisation, encore une division du peuple en pro et anti Nahdha. Ghannouchi cite comme exemple le cas de l'Algérie voisine où les islamistes ont été évincés" du pouvoir à la suite d'un suffrage à plus de 80% à leur faveur. Leur Islam était pourtant plus fort que celui des Tunisiens, et leurs "laïcs" moins dangereux. La dangerosité du discours de Ghannouchi vient aussi du fait qu'il assimile l'Islam à son parti, ce même parti qui s'est toujours défendu de vouloir représenter l'Islam et qui se dit parti civil.Ghannouchi le dit clairement et sans détour : "L'Islam, c'est nous et tous ceux qui sont contre nous sont contre l'Islam" Ghannouchi a aussi exprimé son inquiétude quant à la neutralité de l'armée tunisienne, qui selon lui,n'est pas encore tout à fait acquise à la cause islamiste. Dans son homélie, Ghannouchi a révélé son souhait de voir les associations islamistes et les écoles coraniques "envahir" tout le territoire du pays, il a même invité les jeunes à le faire. Une vidéo qui n'est qu'une preuve supplémentaire sur le double discours du parti Ennahdha et de ses leaders, un discours anti-démocratique, empreint de haine et de soif de pouvoir, un discours d'exclusion et de division alors que la scène politique et le pays ont le plus besoin d'union et de rassemblement, un véritable coup d'État contre les principes mêmes de la république. Ce qui se dit dans les alcôves des locaux de Montplaisir est très grave, la feuille de vigne est tombée la veille de ce que les Tunisiens attendent avec impatience depuis quelques semaines: le dialogue national sur la transition démocratique.



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