Ça démarre mal à la Faculté de Jendouba !

Ça démarre mal à la Faculté de Jendouba !
National
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Pas plus loin que l’année dernière, la faculté des sciences juridiques économiques et de gestion de Jendouba a connu une rentrée universitaire particulièrement mouvementée. Principale raison de cette sérieuse perturbation lors de la reprise des cours, un mouvement de protestation de la part des étudiants ayant obtenu leurs licences, mais non retenus en cours de masters. Deux semaines durant, le bureau du doyen fut assiégé, des sit-in furent organisés, avec en sus une occupation des locaux de l'administration. Conséquence : ladite faculté a perdu deux précieuses semaines avant que finalement la tension ne s’apaise permettant aux cours de reprendre normalement, grâce notamment à l’allègement des critères d’admission aux différents masters. Cette rentrée universitaire 2012-2013 n’allait malheureusement pas être différente de sa devancière. En effet, dès la reprise administrative entamée le 12 septembre 2012, les étudiants non retenus en master, car non éligibles selon les critères retenus par les commissions compétentes, ont décidé d’entamer un mouvement de protestation similaire à celui de l’année dernière, tout en le durcissant cette fois-ci, surtout au niveau des moyens de pression. Attentif aux doléances des étudiants protestataires qui demandaient entre autres un réexamen des critères d’admission, le doyen convoqua le conseil scientifique pour le jeudi 27 septembre 2012. Par mesure de précaution et pour une sérénité maximale des délibérations du conseil scientifique, le doyen décida en accord avec le recteur et avec les instances élues de la faculté, de suspendre les cours pour cette journée, n’autorisant l’accès à l’établissement qu’au personnel administratif et enseignant. Cette mesure allait s’avérer sans grande efficacité, les entrées à la faculté étant nombreuses et la possibilité d’escalader les murs étant chose tout à fait aisée. Ainsi, bien que réfugié pour l’occasion dans un endroit autre que celui où se réunit d’habitude le conseil scientifique, le collège formant ce dernier allait vivre des heures très difficiles. En effet un groupe d’une cinquantaine d’étudiants est venu assiéger le lieu de la réunion, frappant aux portes, criant des insultes visant le doyen, les représentants du corps enseignant et le SG. Selon des témoignages unanimes et concordants, des propos d’une rare violence ont été prononcés genre « bande de rats », « vendus », etc. accompagnés de menaces dans le style « on va saccager et brûler vos voitures », le tout bien sûr entrecoupé de coups appuyés sur les portes, ce qui laissait craindre un envahissement du lieu de la réunion. Dans cette atmosphère de siège et de grande violence verbale, le conseil cessa de délibérer et délégua au doyen le soin de solliciter le concours des autorités régionales (gouverneur et délégués) des représentants des forces de l’ordre et de l’autorité de tutelle. Tous ces appels sont restés étrangement sans suite et trois heures durant aucune intervention n’a pu être enregistrée (chaque autorité rappelant à l’autre que c’était à elle d’intervenir). La réunion du conseil scientifique ne pouvant plus se dérouler dans des conditions normales, les membres du conseil scientifique décidèrent de mettre fin à leurs travaux et quittèrent les lieux sans qu’il n’y ait, fort heureusement, aucune violence à leur encontre. La non-réaction des autorités concernées (à l’exception du recteur quasiment pris en otage pour une toute autre affaire) est une grave omission et ne fera que conforter certains individus dans l’idée que face à un État absent (ou démissionnaire) tout est parfaitement permis. Dernière petite remarque, dommage que le très secondaire problème du port du Niqab se soit imposé comme thème de débat prioritaire au sein de L’ANC alors que dans le même moment certaines institutions, accueillant des milliers d’étudiants, sont entravées dans leur fonctionnement, avec tout ce que cela peut engendrer, comme retards dans le calendrier général des enseignements, et donc inévitablement des conséquences fort dommageables quant à la qualité du savoir dispensé .



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