Viol au-dessus d'un nid de ripoux

Viol au-dessus d'un nid de ripoux
National
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L'onde de choc de l'affaire de la jeune fille violée par les policiers a franchi nos frontières. L'événement a fait l'objet de beaucoup de commentaires un peu partout dans le monde. La chaîne de télévision française LCI n'est pas en reste pour en faire l'écho. Les propos recueillis par le média privé français de Bochra Belhaj Hamida, l'avocate de la jeune fille poursuivie pour atteinte à la pudeur, font froid dans le dos. Selon elle, les violences policières « ne sont pas organisées, mais le discours du parti (Ennahdha) vis-à-vis des femmes a préparé le terrain. » L'avocate n'hésite pas à faire porter la responsabilité « morale et politique » des agressions policières contre les femmes au gouvernement islamiste dominé par Ennahdha. Rappelons que la fille violée a comparu hier, 26 septembre, devant le juge non pas en tant que victime, mais plutôt en tant qu'accusée pour « outrage public à la pudeur ». Ce renversement de la charge a de quoi inquiéter et, comme pour étayer ses propos, Maître Bochra Belhaj Hamida a déclaré, par ailleurs, sur les ondes de Jawhara FM que « le cas de cette fille n'est pas unique et que plusieurs femmes se font violer par des agents de police et ce, depuis des mois... » avant d'ajouter que de façon systématique on inverse les rôles et « les bourreaux deviennent (ainsi) des victimes ». Par ailleurs, il est à noter que la fille victime du viol doit se rendre le 2 octobre prochain devant le juge d'instruction, cette fois-ci ; « il serait bien qu'il classe l'affaire sans suite » a renchéri l'avocate dont la cliente risque six mois d'emprisonnement. À croire Me Belhaj Hamida, il est un fait incontestable que depuis le 23 octobre 2011, le nombre d'affaires liées au harcèlement sexuel, moral, voire financier, ne cesse d'augmenter. Voilà ce qui explique et justifie à la fois la crainte de beaucoup de Tunisiennes et Tunisiens quant à la menace des acquis de la femme en Tunisie. Faut-il rappeler que tous ces incidents déplorables vont à l'encontre du Code du Statut Personnel promulgué par Bourguiba en 1956 et qui en même temps qu'il a libéré les femmes constitue une protection de ses droits. Tout bien pesé, et quand bien même les charges retenues contre la jeune fille pourraient être recevables, rien ne peut justifier l'horrible crime dont elle a été victime. Le verdict qui sera prononcé dans cette odieuse affaire permettra d'en savoir plus sur la situation de la femme tunisienne plus que jamais menacée.



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