« Le meurtrier d’un colonel de l’armée participe à l’attaque de l’ambassade US à Tunis » ?

« Le meurtrier d’un colonel de l’armée participe à l’attaque de l’ambassade US à Tunis » ?
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C’est ce qu’a dit le député Samir Bettaieb, hier, à l’ANC lors de la séance consacrée à l’audition du ministre de l’Intérieur, Ali Larayedh. (voir la vidéo en bas de page) Outre la condamnation, l’analyse et les positions politiques appelant Ali Larayedh à démissionner ou lui témoignant un soutien inconditionnel, les députés qui ont pris la parole hier lors de cette séance, ont fait des révélations qui ne peuvent pas passer inaperçues. Ainsi et à côté du document confidentiel brandi par le député travailliste, Ahmed Essaffi pour démontrer que la police politique est encore en activité, Samir Bettaieb, porte-parole de la voie démocratique et sociale a fait savoir que le meurtrier du colonel dans les évènements de Bir Ali Ben Khelifa, survenus en février 2012, a été parmi les manifestants devant l’ambassade américaine. D’après le député, ce dernier a été relâché par les autorités judiciaires malgré son implication avérée dans le meurtre du colonel et le danger qu’il représente sur la société et la sécurité des citoyens. S’agit-il du colonel Tahar Ayari ? A noter que le seul colonel de l’armée tunisienne tué dans des affrontements avec des terroristes, après le 14 janvier, est, à notre connaissance, le regretté Tahar Ayari. Avec la précision que ce dernier est mort à Rouhia, dans le Gouvernorat de Siliana et non à Bir Ali Ben Khelifa (Sfax). A Bir Ali Ben Khelifa, visiblement, aucun n’élément de l’armée nationale n’a été tué. Samir Bettaieb s’est-il trompé de lieu ou a-t-il des informations sur un autre colonel tué à Bir Ali Ben Khelifa ? Cela dit, le député pose le vrai problème de l’impunité d’éléments salafistes qui échappe à la justice.

 

Le ministère public doit s'expliquer En effet, malgré la gravité de la révélation qui regorge de significations, ni les députés ni le ministre de l’Intérieur dans ses réponses aux questions posées ne lui ont prêté l’attention qu’elle mérite. Ils n’ont pas cherché à comprendre les détails ni demandé des explications. S’ils avaient insisté, les représentants du gouvernement vont soit nier soit se retrancher derrière l’indépendance de la Justice. D’ailleurs, le ministre concerné s’en est toujours prévalu chaque fois qu’on lui pose la question sur les arrestations et le sort des poursuites à l’encontre des militants, des activistes et des personnes impliquées dans les actes de violence de vandalisme. Du côté du ministre de l’Intérieur qui est la cible de toutes les accusations, de gauche comme de droite, la réplique est légèrement nuancée. Intervenant dans une émission télévisuelle diffusée sur la première chaîne nationale, le ministre n’a pas caché son désarroi face à la remise en liberté des personnes arrêtées en flagrant délit. Selon le ministre, la police s’expose au risque, les arrête et les traduit devant les autorités judiciaires pour les retrouver quelques jours après en liberté. Dans le même sens, le député Samir Bettaieb a indiqué que sur les centaines de terroristes interpellés, quelques dizaines sont en détention et ne sont pas jugés. À tout moment, ils peuvent être libérés, poursuit-il. La déclaration du ministre vient confirmer ce qui a été déjà dit et redit par des officiers et des responsables de la sécurité qui remettent en cause le ministère public. Le débat doit donc être approfondi de ce côté en y associant le syndicat et l’association des magistrats. En attendant, les extrapolations vont bon train. Pour certains, le ministère public étant sous l’autorité de l’exécutif, ses décisions ne sont pas tout à fait autonomes. Pour les progouvernementaux, il s’agit d’une manœuvre contrerévolutionnaire de la part de certains magistrats qui se sentent menacés par le projet d’assainissement du secteur de la Justice.



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