Fermeture de restos à Carrefour où l’art «d’islamiser» la société en douceur !

Fermeture de restos à Carrefour où l’art «d’islamiser» la société en douceur !
National
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C’est à coup d’arguments fallacieux et contradictoires que les autorités, par l’intermédiaire du ministère de l’Intérieur et de sa police, procèdent à la fermeture des locaux de restauration pendant ce mois de Ramadan. Elles avaient entamé leur œuvre à la cité Ennasr où des cafetiers et des restaurateurs ont été invités, en fait « persuadés », par des agents de police de fermer leurs locaux arguant l’existence d’une circulaire ayant été reçue par les Gouverneurs qui leur intimaient l’ordre de procéder à la fermeture les espaces de restauration ouverts avant la rupture du jeûne. Puis, on assista à une sorte de volte-face, le porte-parole du ministère de l’Intérieur réfuta l’existence d’une pareille circulaire émanant de son département et développant l’idée que les restaurants et les cafés pouvaient ouvrir et servir les clients dans les zones touristiques ou dans les zones commerciales modernes comme la cité Ennasr par exemple. Mais, voilà que l’on récidiva aujourd’hui au centre commercial Carrefour où on assista au même scénario. Des agents de police se sont amenés vers deux restaurateurs pour leur intimer de fermer boutique tout en invitant les deux gérants à les suivre au poste de police. Encore une fois, la police a affirmé qu’elle ne faisait qu’appliquer les ordres émanant de leurs supérieurs et qui, eux-mêmes, ne feraient qu’appliquer cette fameuse, et introuvable, voire clandestine, circulaire. Sur ce plan, il convient de faire de petites remarques sur la démarche des autorités compétentes, de toutes les autorités, car il ne s’agit pas du seul ministère de l’Intérieur qui est concerné, mais l’ensemble du gouvernement, qui adopte cette politique des petits pas, de légères avancées, de petites reculades et du flou, le tout afin d’arriver à une situation qui serait finalement acceptée et deviendrait, par conséquent, acceptable par la société. Car, il faut rappeler à nos « chers » gouvernants que ces lieux de restauration ouverts pendant le mois de Ramadan avant la rupture du jeûne ne dérangeaient personne auparavant et aucun incident ne s’y était produit pendant plus de cinquante ans. Autrement dit, les citoyens tunisiens, ceux qui observent le jeûne et ceux qui ne le faisaient pas, se respectaient mutuellement, et personne n’imposait rien à l’autre partie dans un parfait esprit de tolérance. La seconde remarque se rapporte à l’utilisation de la circulaire en question, si elle existe vraiment, et dont la valeur juridique est fort contestable. Car, et c’est là une position de principe développée par les juridictions administratives y compris le Tribunal Administratif Tunisien, les circulaires réglementaires, celles qui ajoutent des dispositions nouvelles que la loi ne prévoit pas, sont systématiquement annulées. La question n’est pour autant pas juridique que politique ! La Troïka, avec à sa tête Ennahdha, veut mettre en place, doucement, sans avoir l’air d’y toucher, le style sociétal qu’elle souhaite consacrer pour nous où il n’y aura plus la place au libre choix des citoyens, à la tolérance entre eux, mais où tout le monde vivra de la même manière, serait astreint aux mêmes règles, celles des rigoristes islamistes. C’est le discours qu’a développé à plusieurs reprises leur chef, rached Gannouchi, lorsqu’il évoque que ce n’est pas Ennahdha qui va changer la société, mais que celle-ci changera en fonction de la « lutte sociale » ! Autrement, on fera toujours sortir de sa main de « magicien » le spectre des Salafistes comme les agents de police l’ont fait aujourd’hui à Carrefour. Un aveu de complicité ou un aveu d’impuissance !? Les deux sont dangereux !!!



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