TV Nat réclame une contrepartie à la couverture de la visite de Marzouki en France

TV Nat réclame une contrepartie à la couverture de la visite de Marzouki en France
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La couverture des activités du chef de l’État serait-elle devenue du publireportage ? C’est la question que l’on s’est posée suite aux déclarations de Adnane Mancer, porte-parole de la Présidence de la République, lors de la conférence de presse qu’il a tenue hier au palais de Carthage. Selon le porte-parole, la chaîne de télévision nationale a réclamé à la présidence de la République une contrepartie à la couverture de la dernière visite du Président Moncef Marzouki en France (cliquez ici pour voir la video), que la plupart des observateurs ont qualifiée de réussite sur tous les plans. Critiquant l’attitude de cette chaîne publique, laquelle bénéficie du concours de l’État et du contribuable pour accomplir sa mission, Mr Adnane Mancer a indiqué que le Président de la République était un fonctionnaire dont les activités intéressent le citoyen et que la couverture de ses activités n’était pas un service rendu en sa faveur, mais une information fournie au public. Le porte–parole de la présidence n’a pas précisé à quel titre la chaîne de TV nationale a procédé à cette réclamation pour le moins bizarre. Il n'en reste pas moins que dans la loi et les usages de la profession journalistique, cette demande ne se justifie nullement. En effet, quels que soient leur statut et leur forme, les médias, qu’il s’agisse de la presse écrite ou audiovisuelle, ne sont pas autorisés à se faire rémunérer en contrepartie de la couverture de l’actualité, qui est leur mission fondamentale. Cette dernière ne constitue ni une communication commerciale ni un publireportage, justifiant une quelconque rémunération. De ce fait, la présidence de la république est non seulement en droit de refuser de donner suite à la demande qui lui est faite par la chaîne de TV, mais est en droit d’initier les mesures qui sont du ressort de l’autorité de tutelle pour manquement à l’éthique de la profession. On ne peut nier l’existence de pratiques perverses en vertu desquelles les médias se font payer discrètement par des hommes politiques, des associations et des organisations pour diffuser leurs programmes, transmettre des messages ou préparer leur campagne électorale. Mais il ne s’est jamais produit qu’un média réclame à une institution officielle ou même un club sportif, de l’argent pour avoir couvert un événement le concernant. Par ailleurs, les activités médiatisées et récentes du Président ne se sont pas limitées à la visite d’État qu’il a effectuée en France, mais ont concerné sa tournée à l’étranger, laquelle l’a conduit à Addis Abbeba où il a participé au 19ème sommet de l’Union Africaine et au Caire où il a rencontré le nouveau Président de l’Égypte. L’on se demande dès lors pourquoi la réclamation s’est-elle limitée à la couverture de la visite en France ? Est-ce parce qu’elle a été minutieuse ou parce que l’événement n’a pas été jugé d’une importance digne de retenir l'attention du téléspectateur ? Pour plusieurs observateurs, cette demande est proportionnelle à l'importance de l'objectif de cette visite, à savoir s'assurer de la continuité de la relation entre la France et la nouvelle Tunisie "islamiste".



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